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Que prépare l’opposition pour une rentrée politique et parlementaire percutante ?

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Le Parlement marocain, avec ses deux chambres, ouvrira vendredi prochain la première session de la quatrième année législative de la onzième législature. À cette occasion, Abderrahim Chahid, président du groupe socialiste – opposition ittihadi à la Chambre des représentants, a présenté une évaluation critique de l’action gouvernementale, tout en mettant en lumière les principales questions pour lesquelles son groupe parlementaire plaidera.

Dans une déclaration à l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), il a affirmé : « Avec le début de cette nouvelle saison politique, nous entamons la quatrième année de ce mandat gouvernemental, qui bénéficie d’une majorité parlementaire confortable, constituée d’une coalition restreinte de trois partis, lui offrant ainsi une plus grande marge de manœuvre pour assurer cohésion et efficacité. Mais en tant qu’opposition, nous posons aujourd’hui une question essentielle : après trois années, dans quelle mesure ce gouvernement a-t-il tenu ses promesses électorales, qu’elles soient issues des programmes de ses partis ou du programme gouvernemental ? »

Malheureusement, ajoute-t-il, « nous, au sein du groupe socialiste, constatons un net recul de la performance gouvernementale sur plusieurs fronts. Sur le plan politique, nous relevons une faiblesse de la réponse gouvernementale face aux défis sociaux et aux tensions qui secouent certains secteurs, notamment ceux de la justice et de l’éducation. »

Il a poursuivi : « Sur le plan social, le gouvernement n’a pas réussi à maîtriser la flambée des prix, une préoccupation majeure pour les citoyens étant donné son impact direct sur leur pouvoir d’achat. Les politiques gouvernementales en matière de croissance, d’attraction des investissements et de mise en œuvre de l’État social devraient se refléter dans l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens. »

Abderrahim Chahid a conclu qu’à la lumière de ces éléments, il est clair que le gouvernement rencontre de grandes difficultés dans la mise en œuvre des programmes et projets qu’il a approuvés. « Nous pensons qu’il a besoin d’un nouveau souffle politique. »

Concernant l’agenda législatif, il a souligné : « Nous observons que le gouvernement aborde les lois avec une logique purement majoritaire, sans accorder suffisamment d’importance au dialogue social ou à la consultation avec les parties concernées. Par exemple, la loi de procédure civile a été adoptée malgré une forte opposition du secteur des avocats, alors qu’elle aurait dû être précédée de plusieurs rounds de dialogue afin de parvenir à un consensus. »

En ce qui concerne la loi sur le droit de grève, elle a été soumise au Parlement sans négociation préalable avec les syndicats, ce qui reflète l’absence d’une approche participative de la part du gouvernement. Nous avons donc besoin de mûrir les lois en concertation avec les acteurs sociaux avant de les soumettre au Parlement, afin d’en garantir le succès et la durabilité.

En outre, il a tenu à rappeler que « le débat politique doit se dérouler au Parlement. Et plus il est authentique, plus il suscite l’intérêt des citoyens. Par exemple, l’an dernier, le projet de loi de finances a fait l’objet d’un débat intense et a retenu l’attention du public. Il est donc crucial que l’élite politique s’engage pleinement dans tous les chantiers de cette manière. »

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