Ce mardi 2 septembre 2025, la présidente du Conseil communal de Casablanca, Nabila Rmili, a tenu une réunion avec la commission de l’urbanisme, quelques heures seulement avant l’ouverture de la session extraordinaire prévue dans la soirée dans la grande salle du siège de la wilaya de Casablanca-Settat. L’objectif affiché : finaliser les derniers détails du projet d’accord de partenariat pour accélérer la réalisation du controversé projet « Mahaj Al-Malaki », point central de l’ordre du jour.
Le timing de cette rencontre a rapidement suscité des critiques de l’opposition. Pour Abdellah Abaakil, membre du conseil communal pour le Parti socialiste unifié, la programmation de cette réunion et de la session relève d’une logique de validation rapide plutôt que de débat démocratique. « Quand une commission se réunit le matin et qu’une session extraordinaire se tient l’après-midi, il n’y a aucune possibilité de discussion ou de modification. L’objectif est uniquement d’approuver ce qui est déjà décidé », déplore-t-il.
Le conseiller remet également en question le bien-fondé même du projet : « Relancer un chantier datant des années 1980, avec un coût humain et financier considérable, est déconnecté des besoins actuels de Casablanca et de ses habitants, qui ont beaucoup évolué depuis cette époque. » Selon lui, cette méthode « donne l’impression de dévaloriser le travail du conseil et de ses membres, réduisant la représentation démocratique à un simple tampon pour des décisions préparées à l’avance ».
Pour Abaakil, le problème dépasse la seule personne de la maire : « Il s’agit d’une configuration politique qui impose une majorité numérique sans vision claire ni projet concret pour l’avenir de la ville. »
Le projet « Mahaj Al-Malaki », initié dans les années 1980, a été plusieurs fois reporté en raison de contraintes financières et techniques, avant de revenir au centre des priorités du conseil communal. Il continue de diviser l’opinion politique et les Casablancais : ses partisans y voient une étape essentielle pour le développement urbain, tandis que ses détracteurs dénoncent un coût exorbitant et un décalage avec les besoins actuels de la ville, notamment dans les secteurs du transport, du logement et des infrastructures.