La Chambre des représentants a franchi une nouvelle étape dans la réforme du système électoral en adoptant, lundi soir, une série de projets de lois visant à moderniser et moraliser la vie politique nationale. Les textes, approuvés à une large majorité, entendent renforcer la transparence du processus électoral, assainir l’accès au Parlement et prévenir l’émergence de profils jugés « douteux » ou « corrompus ».
Lors du vote, 164 députés se sont prononcés en faveur des projets de lois, tandis que 50 se sont abstenus. Aucun vote contre n’a été enregistré, confirmant l’importance stratégique de cette réforme pour l’ensemble des groupes parlementaires.
Les textes adoptés portent sur trois volets majeurs : la mise à jour de la loi organique n°53.25 relative à la Chambre des représentants, la révision de la loi n°29.11 régissant les partis politiques à travers le projet n°54.25, et les ajustements de la loi n°57.11 encadrant les listes électorales, les référendums et l’accès aux médias audiovisuels publics pendant les campagnes.
Parmi les mesures phares figure la modification de l’article 23 concernant les candidats indépendants. Sur proposition de la majorité, le seuil des signatures nécessaires pour les moins de 35 ans souhaitant bénéficier d’un soutien public a été abaissé de 5 % à 2 % des électeurs inscrits, une mesure présentée comme un encouragement à la participation politique des jeunes.
Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a défendu avec fermeté l’article 6 relatif aux motifs d’inéligibilité. Selon lui, ces dispositions visent à garantir l’intégrité du scrutin et à protéger l’institution législative en empêchant l’accès à des profils susceptibles de porter atteinte à la crédibilité du Parlement.
Les débats ont été particulièrement nourris : 144 amendements ont été déposés par les groupes parlementaires, avec une contribution notable de l’opposition, notamment du PJD (46 amendements), du groupe socialiste – opposition fédérale (34), du PPS (13) et du groupe haraki (11). Les groupes de la majorité ont quant à eux proposé 8 amendements, tandis que la députée indépendante Fatima Tamni en a présenté 32.
Les travaux en commission de l’Intérieur ont permis d’introduire plusieurs ajustements concernant la création des partis, les modalités de financement, la régulation de l’adhésion de certains corps professionnels et l’égalité d’accès aux médias privés. Enfin, les textes prévoient des dispositions transitoires reportant l’entrée en vigueur de certaines règles concernant les cadres du ministère de l’Intérieur engagés dans une activité partisane.
Avec cette adoption, le Parlement ouvre la voie à une refonte profonde du système électoral, dans l’objectif affiché d’instaurer un climat politique plus transparent, plus crédible et plus inclusif.






