Lors de l’ouverture de la dixième session annuelle de l’Assemblée générale du Réseau des parlementaires africains pour l’évaluation du développement, organisée à Laâyoune, le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Ould Rachid, a souligné la portée symbolique et politique de ce rendez-vous continental.
Selon lui, la présence de délégations issues de plusieurs pays africains illustre une volonté partagée d’approfondir la coopération parlementaire et de consolider les mécanismes de gouvernance, dans un contexte où l’évaluation des politiques publiques s’impose comme un levier incontournable de développement durable.
Ould Rachid a insisté sur le fait que l’évaluation, longtemps perçue comme un simple outil de mesure des résultats, est devenue un cadre d’analyse global permettant d’apprécier la pertinence des politiques publiques, leur cohérence, leur efficacité et leur capacité à répondre aux priorités nationales et aux attentes des citoyens. Une évolution qui s’inscrit dans le sillage des nouvelles méthodes internationales portées notamment par le Comité d’aide au développement de l’OCDE.
Le président de la Chambre des conseillers a relevé que l’Afrique a plus que jamais besoin de renforcer sa culture de l’évaluation, au regard des défis majeurs qui freinent encore la réalisation des Objectifs de développement durable. Pour lui, rationaliser la dépense publique et orienter les efforts vers les projets les plus porteurs est désormais une nécessité stratégique.
En tant que président de l’ASSECAA, il a rappelé que cette dynamique rejoint la vision du Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI : une vision fondée sur la coopération africaine, le partage d’expertise et la construction de partenariats mutuellement bénéfiques. Il a également souligné l’engagement constant du Royaume dans le renforcement des capacités africaines, à travers des projets structurants et des initiatives régionales ambitieuses.
La tenue de cette session à Laâyoune n’est, selon lui, nullement fortuite. Elle s’inscrit dans une réalité tangible : les provinces du Sud offrent aujourd’hui un modèle concret de développement structuré, appuyé par des mécanismes rigoureux de suivi et d’évaluation. Il a cité à cet égard plusieurs chantiers majeurs, parmi lesquels le port Dakhla Atlantique, le port de Foum El Oued (Fosboucraa), l’axe routier Tiznit–Dakhla, ou encore les projets d’énergies renouvelables, d’hydrogène vert et de dessalement de l’eau de mer. Autant d’initiatives qui projettent la région dans une nouvelle dynamique économique, tout en renforçant l’ancrage continental du Maroc à travers des projets structurants comme l’Initiative de l’Atlantique africain ou le gazoduc Nigeria–Maroc.
Abordant les fondements d’une véritable culture de l’évaluation au sein des parlements africains, Ould Rachid a identifié trois piliers majeurs :
– un cadre législatif solide, capable d’institutionnaliser l’évaluation dans le cycle des politiques publiques ;
– des structures organisationnelles spécialisées, dotées de compétences techniques autonomes ;
– une ouverture accrue sur la société civile, les universités et les experts, condition essentielle pour garantir un ancrage dans la réalité des besoins.
Il a conclu en affirmant que cette dixième session constitue une étape clé dans la trajectoire du réseau, appelée à générer des recommandations et des échanges d’expérience susceptibles de renforcer la place de l’évaluation au cœur de l’action publique en Afrique. Selon lui, faire de l’évaluation un outil central n’est plus un choix, mais une exigence pour répondre aux aspirations des peuples africains.






