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Ouahbi attaque Benkirane : « Il vit ses derniers jours politiques »

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Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a sévèrement critiqué son ancien « ami » Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement, en le qualifiant de « vivant ses dernières heures en politique ».

Selon le quotidien « Assabah », dans son édition de ce jeudi 22 août, Ouahbi a exprimé son indignation face aux accusations portées contre lui par les dirigeants du Parti de la Justice et du Développement. Ces derniers ont publié, mardi, un communiqué cinglant, l’accusant de « mépris à l’égard des hadiths relatifs aux relations entre hommes et femmes dans un espace privé ».

Le quotidien précise qu’Ouahbi a répondu aux questions du journal en affirmant que « le vide politique est à l’origine du communiqué du Parti de la Justice et du Développement, qui distribue à son encontre des accusations fallacieuses ». Il a ajouté que « ce vide a conduit les dirigeants de ce parti à interpréter ses déclarations de manière biaisée, cherchant des raisons pour l’attaquer », en soulignant que « ce que ses opposants vivent relève d’une phase de « dernier âge politique », caractérisée par un secrétaire général qui exprime des positions contradictoires, en raison de sa propre situation de « dernier âge ».

D’après l’article, Ouahbi a jugé que « les accusations infondées constituent une calamité, et l’interprétation malveillante de ses propos démontre leur volonté persistante de le discréditer sans fondement ». Il a nié avoir porté atteinte aux hadiths ou les avoir déformés, en expliquant qu’il avait « abordé les lacunes de la législation positive pour démontrer que la relation entre un homme et une femme dans un espace privé fermé est illicite. Même dans le cadre de la loi islamique, des conditions sont établies pour prouver cette relation afin d’éviter l’injustice ».

Le journal précise que la réaction d’Ouahbi survient après que le secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement ait condamné lors d’une réunion exceptionnelle les sorties irrévérencieuses et provocatrices du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, la dernière en date étant sa défense continue des relations consensuelles (adultère) et sa moquerie des hadiths. Lors de cette réunion, présidée par Benkirane, il a été souligné le danger de telles déclarations, qui méprisent et ridiculisent les valeurs et les sacralités de l’État et de la société. En parallèle, des citoyens ordinaires sont poursuivis et jugés pour avoir insulté la religion islamique par un commentaire en ligne, tandis qu’un ministre du gouvernement du Royaume du Maroc se moque des hadiths, avec ses propos largement diffusés, sans contrôle.

Le secrétariat général du PJD  a exprimé son regret face à la « dépréciation et à l’abaissement » du poste de ministre de la Justice sous ce ministre et ce gouvernement, et a exprimé son étonnement quant à la persistance de ce ministre dans ses fonctions malgré ces déclarations et positions touchant aux valeurs fondamentales du pays et aux sentiments des citoyens. Les précédents ministres ayant exprimé des positions bien moins provocatrices et des décisions irresponsables avaient été relevés de leurs fonctions.

Le quotidien « Assabah » note également que ce n’est pas la première fois que Benkirane appelle à la révocation d’Ouahbi de son poste ministériel en raison de divergences sur les contenus du nouveau Code de la famille, mis à l’examen du Conseil supérieur des oulémas, sur le code de procédure civile, et précédemment sur la loi de régulation de la culture du cannabis. Des journaux étrangers ont suggéré son limogeage après un an en poste, une demande jugée incompréhensible. Ouahbi a également été critiqué par les avocats pour l’introduction d’un impôt dans le cadre de l’élargissement de l’assiette fiscale et a fait l’objet d’attaques concernant la loi de procédure civile.

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