Normalisation en crise : Recul des exportations d’armes israéliennes vers les pays arabes, y compris le Maroc
Des journaux hébreux ont rapporté des données révélées par le ministère israélien de la Défense, montrant une baisse notable des ventes d’armes entre le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn et Tel-Aviv pour l’année 2023.
Malgré cette baisse, les mêmes sources ont indiqué, citant le ministère israélien de l’Intérieur, que « même en cette année de guerre pour Israël, ses exportations de défense ont continué à battre des records ».
Selon les sources, « les chiffres de cette année montrent que, malgré l’engagement de nos industries de défense dans l’effort de guerre, elles continuent à signer de plus en plus de grands contrats d’exportation, concrétisant ainsi les efforts du ministère de la défense pour augmenter les exportations de défense ».
En ce qui concerne les pourcentages illustrant ce déclin, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc ne représentent que 3 % des achats d’armes israéliens, ce qui représente une baisse significative par rapport aux 24 % enregistrés en 2022.
En ce qui concerne les types d’armes évoqués par ces chiffres, les exportations comprennent principalement des drones, des avions pilotés, de l’électronique aéronautique, des systèmes de surveillance, des systèmes de communication, des véhicules, des systèmes maritimes, des munitions et des services.
Bien qu’Israël soit réputé pour ses systèmes de cyberespionnage, ceux-ci ne représentaient que 4 % des ventes totales en 2023, et les responsables n’ont pas précisé les pays auxquels ces technologies ont été vendues. Ces ventes israéliennes ont fait l’objet d’un examen plus approfondi ces dernières années en raison d’accusations d’utilisation à d’autres fins.
Outre la baisse des ventes militaires entre Israël et les pays susmentionnés, avec lesquels il entretient des relations diplomatiques, militaires et politiques, ces relations connaissent une phase de « stagnation » en raison de la poursuite de la guerre menée par Israël contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
Au Maroc, diverses factions continuent de manifester pour réclamer la rupture des relations entre Rabat et Tel-Aviv. Alors que ces revendications se multiplient, d’autres voix estiment que la « normalisation » entre le Maroc et Israël est en voie de « rupture ».
Dans ce même contexte, le journal français « Le Monde » rapporte que si la provocation de Netanyahou à l’égard des Marocains avec la carte tronquée « a pu être involontaire », elle intervient à un moment où les observateurs des relations bilatérales parlent d’un « effondrement » de la normalisation entre le Maroc et Israël, dont les signes se sont multipliés depuis le 7 octobre.
Le journal ajoute, pour corroborer l’idée de « l’effondrement de la normalisation » entre le Maroc et Israël, que la diplomatie parlementaire entre les deux pays est « dans l’impasse », que les réunions gouvernementales sont suspendues et que les vols directs entre les deux pays restent annulés.
En revanche, « Le Monde » note que les échanges économiques entre le Maroc et Israël se poursuivent, mais cette fois « sans publicité », tout comme la coopération militaire, qui est au cœur du rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv.
