Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a exhorté la jeunesse marocaine — notamment la Génération Z — à dépasser la simple protestation pour s’impliquer dans l’action politique organisée. « La contestation éveille les consciences, mais elle ne construit pas l’avenir si elle ne se traduit pas par un engagement politique durable », a-t-il affirmé.
Cet appel a été lancé lors de l’Université d’automne de la Jeunesse socialiste, tenue dimanche 26 octobre 2025 à Bouznika. Le leader du PPS a salué « le courage et le sens des responsabilités » des jeunes ayant exprimé leurs revendications sociales légitimes, estimant que cette mobilisation « a ravivé la conscience collective après des années de stagnation politique et d’échec gouvernemental dans la gestion du bien public ».
Une jeunesse consciente et responsable
Revenant sur l’histoire politique du Maroc, Benabdellah a rappelé que le pays a toujours compté sur des générations de jeunes porteurs d’idéaux de justice et de dignité, évoquant notamment le mouvement étudiant de 1965 pour la gratuité de l’enseignement. Il voit dans l’émergence de la Génération Z « un signe de maturité civique », malgré quelques débordements isolés.
Il a cependant mis en garde contre toute tentative de récupération politique de la colère sociale, rappelant que « les forces progressistes, et en premier lieu le PPS, portent ces revendications depuis plus de huit décennies ». Le parti, a-t-il ajouté, « se veut le prolongement naturel des aspirations de la jeunesse ».
Un appel à agir de l’intérieur
Le secrétaire général du PPS a invité les jeunes à « combattre la corruption de l’intérieur plutôt que depuis la marge », estimant que le véritable changement passe par une présence active dans les institutions élues. Avec près de dix millions de Marocains âgés de 18 à 35 ans, la Génération Z « dispose du poids démographique nécessaire pour influencer les rapports de force dès lors qu’elle choisit la voie de l’engagement structuré ».
Encourager la création de partis jeunes
Benabdellah a également plaidé pour que le ministère de l’Intérieur facilite la création de partis politiques par les jeunes eux-mêmes, soulignant qu’« aucun système démocratique représentatif ne peut exister en dehors des partis ».
Il a salué la « vitalité nouvelle » des mobilisations récentes, tout en précisant que certains débordements n’étaient pas le fait de la Génération Z. Le PPS, a-t-il annoncé, envisage de réserver « entre 10 et 20 têtes de liste à de jeunes candidats » lors des prochaines élections — une proposition qui sera discutée au sein du parti.
Réservé face à la multiplication des candidatures indépendantes, qu’il considère comme un risque de « désengagement vis-à-vis de l’action politique organisée », Benabdellah a conclu en appelant à la création de structures « crédibles et sérieuses » capables de canaliser l’énergie civique de la jeunesse marocaine.
