Le Maroc a condamné ce lundi avec la plus grande fermeté l’attaque israélienne meurtrière contre un camp de réfugiés surpeuplé près de la ville de Rafah, qui a fait des dizaines de morts et de blessés.
« Le Maroc exprime sa condamnation et sa désapprobation les plus vigoureuses de l’attaque israélienne contre un camp de plus de 100 000 réfugiés palestiniens près de Rafah, qui a causé la mort et des blessures à des dizaines de civils », a déclaré une source autorisée au ministère des Affaires étrangères aujourd’hui.
Le Royaume du Maroc, dont le Souverain préside le Comité de Jérusalem, réaffirme l’importance de respecter la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) qui exige d’Israël un arrêt immédiat de ses opérations militaires à Rafah.
Le Maroc a réitéré son appel à Israël pour un cessez-le-feu immédiat et durable, la protection des Palestiniens et la garantie d’un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire et aux secours à grande échelle dans la bande de Gaza, par tous les points de passage, y compris le passage de Rafah.
Par ailleurs, des citoyens marocains se préparent à manifester dans plusieurs villes ce soir en signe de protestation contre le massacre de Rafah, en réponse aux appels lancés par trois organisations de la société civile. Les villes de Rabat, Casablanca et Tanger seront concernées.
Dimanche soir, une frappe aérienne a visé la zone de Tel al-Sultan, au nord-ouest de Rafah, qu’Israël avait précédemment qualifiée de « sûre », sans avertissement préalable à la population ni demande d’évacuation des personnes déplacées, deux jours après la décision de la CIJ. L’attaque a fait plus de 30 morts et des dizaines de blessés parmi les civils palestiniens à Tel al-Sultan, dans le nord-ouest de Rafah, une zone qu’Israël avait précédemment qualifiée de « sûre » et n’avait pas avertie ses habitants ni demandé leur évacuation, et ce, deux jours après la décision de la CIJ de mettre fin immédiatement à l’offensive terrestre à Rafah.
De son côté, l’armée israélienne a affirmé dans un communiqué qu’elle avait visé dans cette frappe deux militants du Hamas, tout en reconnaissant « des informations faisant état de blessés civils à la suite de l’attaque et d’un incendie sur place » causé par les bombardements.
Le « massacre » de Rafah a suscité de vives critiques régionales et internationales à l’égard d’Israël, avec des accusations de défiance aux résolutions internationales et des appels à des sanctions et à des pressions pour mettre fin à « l’extermination » à Gaza et à l’offensive sur Rafah.
Depuis le 6 mai, Israël mène une offensive terrestre à Rafah et a pris le contrôle, le lendemain, du côté palestinien du passage terrestre de Rafah avec l’Égypte, le fermant ainsi à la sortie des blessés pour se faire soigner et à l’entrée de l’aide humanitaire, déjà très rare.
L’offensive a contraint au moins 810 000 Palestiniens à fuir Rafah, qui comptait environ 1,5 million d’habitants, dont environ 1,4 million de personnes déplacées d’autres régions de la bande de Gaza.
La guerre israélienne à Gaza a fait plus de 116 000 Palestiniens tués ou blessés, dont la plupart sont des enfants et des femmes, et environ 10 000 personnes sont portées disparues au milieu de destructions massives et d’une famine qui a coûté la vie à des enfants et des personnes âgées.