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Gouvernement français en quête de soutiens au sein de la droite pour la loi sur l’immigration

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Le gouvernement, soucieux de rassembler une majorité pour son projet de loi sur l’immigration, multiplie les gestes envers Les Républicains (LR). Cette approche divise les membres du parti présidentiel, certains macronistes saluant l’initiative visant à élargir la base présidentielle, tandis que d’autres redoutent un potentiel virage à droite.

Le 14 novembre, le Sénat a voté une version du texte considérablement durcie, avec le soutien de sénateurs macronistes, créant ainsi une onde de choc au sein du camp présidentiel. Des réactions indignées ont émergé, notamment de l’ancienne ministre Nadia Hai, qui a qualifié le texte final du Sénat d’extrêmement choquant.

Des éléments tels que la limitation du droit du sol, la suppression de l’Aide médicale d’État et le rétablissement du délit de séjour irrégulier, perçus comme des marqueurs de droite, sont jugés inadmissibles par de nombreux parlementaires macronistes. Certains s’étonnent également que le gouvernement ait donné un « avis de sagesse » sur la question de l’AME.

À gauche, Boris Vallaud exprime une position tranchante, soulignant la fin du « en même temps » et déplorant une triste clarification de la politique migratoire. En charge du projet de loi sur l’immigration, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, assume ouvertement ses efforts pour séduire la droite.

Dans l’aile droite de la majorité, le président du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli, applaudit la version du texte issue du Sénat, soulignant l’éloignement entre la vision de la Nupes (l’alliance de gauche) et la réalité, par rapport aux Républicains.

Le président du groupe LR, Olivier Marleix, reconnaît une proximité entre LR et la majorité, soulignant que son groupe vote « 60% » des textes proposés par le gouvernement, une proportion supérieure à tout autre groupe à l’Assemblée.

Au-delà du projet de loi sur l’immigration, certains membres du camp présidentiel expriment le souhait de sortir de la situation de majorité relative découlant des élections législatives de 2022. Ils cherchent à retrouver des marges de manœuvre pour gouverner, dénonçant la stratégie consistant à chercher des majorités « texte par texte » portée par Élisabeth Borne.

Certains évoquent la possibilité d’un nouveau schéma politique, envisageant même l’idée d’un Premier ministre issu de la droite pour restaurer la lisibilité et un cap politique clair. Cependant, cette perspective suscite des réactions divergentes au sein de la majorité.

Sacha Houlié, président de la Commission des lois et chef de file de l’aile gauche de la majorité, s’oppose fermement à l’idée d’une alliance avec Les Républicains, affirmant qu’il n’a pas été élu pour faire la politique de ce parti. Certains avertissent qu’en cas d’intégration des Républicains à la majorité, un groupe de gauche se créerait inévitablement.

En l’absence d’une coalition, certains envisagent un éclatement de la droite, avec le ralliement d’une partie de ses députés. Dix-sept d’entre eux ont signé une tribune appelant à être « constructifs » avec le gouvernement sur la question de l’immigration, laissant entrevoir des possibles convergences sur ce sujet.

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