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Diplomatie au point mort : Bamako réplique à Alger et ferme son ciel

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Le Mali a annoncé, lundi 7 avril, la fermeture immédiate de son espace aérien à tous les aéronefs en provenance ou à destination de l’Algérie, qu’ils soient civils ou militaires. Cette décision, rendue publique par un communiqué du ministère malien des Transports et des Infrastructures, intervient en riposte directe à une mesure similaire prise un peu plus tôt par Alger.

Le ton employé par les autorités maliennes est particulièrement ferme. Dans le communiqué signé par la ministre Dembélé Madina Sissoko, le gouvernement accuse ouvertement le régime algérien de « persister à parrainer le terrorisme international ». Il justifie sa décision par un principe de réciprocité, face à ce qu’il considère comme une provocation claire et délibérée.

Plus tôt dans la journée, le ministère de la Défense algérien avait en effet annoncé la fermeture de l’espace aérien national aux vols liés au Mali, sans fournir d’explication détaillée sur les raisons de cette décision. La réaction de Bamako ne s’est pas fait attendre, illustrant l’escalade rapide des tensions diplomatiques entre les deux pays.

Une rupture de confiance croissante

Les relations entre le Mali et l’Algérie ne cessent de se détériorer depuis plusieurs mois, dans un contexte de désaccords profonds autour de la gestion des menaces transfrontalières et du rôle des acteurs régionaux dans la lutte contre les groupes armés. Bamako reproche régulièrement à Alger une attitude ambiguë, voire complaisante, à l’égard de certains mouvements djihadistes opérant dans la bande sahélo-saharienne.

La suspension de la coopération aérienne marque un nouveau tournant dans cette crise diplomatique. Elle survient alors que les tensions restent vives après la destruction d’un drone malien par les forces algériennes à la frontière entre les deux pays — un incident qui a exacerbé la méfiance mutuelle.

Désormais, l’espace aérien malien reste fermé à tout appareil algérien « jusqu’à nouvel ordre », précise le communiqué officiel. Une mesure qui risque d’avoir un impact notable sur les échanges et les efforts de coordination sécuritaire régionale.

Dans un Sahel déjà miné par l’insécurité, la fragmentation des alliances entre États voisins inquiète les observateurs, qui redoutent un affaiblissement supplémentaire des mécanismes de coopération régionale, à un moment où les défis sécuritaires exigent au contraire une solidarité renforcée.

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