À quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité consacrée à la question du Sahara marocain, le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, a exprimé sa volonté d’engager des négociations directes avec le Maroc sous l’égide des Nations unies. Une déclaration qui intervient alors que le plan d’autonomie proposé par le Royaume bénéficie d’un appui international de plus en plus large.
Dans une lettre adressée lundi au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et relayée mardi par l’agence espagnole EFE, Brahim Ghali affirme la disposition du Polisario à entamer des « négociations directes et sérieuses » avec le Maroc, sous les auspices de l’ONU. Le courrier, intitulé « Proposition du Front Polisario pour une solution politique mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara et rétablissant la paix et la stabilité régionales », évoque la tenue d’un « référendum supervisé par l’ONU et l’Union africaine » et se dit ouvert à la création de « relations stratégiques et mutuellement bénéfiques » entre le Maroc et la soi-disant Rasd.
Le mouvement séparatiste appelle à des discussions « de bonne foi et sans conditions préalables », tout en insistant sur l’urgence de rompre avec le statu quo et de trouver une solution durable. Il invite par ailleurs les parties à faire preuve de « courage politique » et à adopter une « vision prospective » pour avancer vers un règlement pacifique conforme aux résolutions du Conseil de sécurité.
Une démarche à la veille de la réunion sur la MINURSO
Cette initiative intervient à quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité consacrée à la prorogation du mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara marocain (MINURSO). Lors d’une session à huis clos, le 10 octobre dernier, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, a réitéré son appel à la relance des négociations quadripartites entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie avant la fin de l’année 2025.
Le diplomate italo-suédois a souligné qu’aucun processus de paix ne saurait aboutir sans dépassement des positions figées. Il a encouragé le Maroc à approfondir les contours de son initiative d’autonomie, tout en appelant l’Algérie à user de son influence pour inciter le Polisario à privilégier la voie politique plutôt que l’escalade militaire. La Mauritanie, quant à elle, a été qualifiée d’« acteur neutre mais essentiel » dans la réussite du processus de médiation.
Un soutien international croissant au plan d’autonomie marocain
Cette sortie de Brahim Ghali intervient dans un contexte où le plan d’autonomie marocain recueille un appui diplomatique grandissant. Le 14 octobre, la Pologne a officiellement apporté son soutien à l’initiative marocaine, la qualifiant de « base sérieuse, réaliste et pragmatique » pour parvenir à une solution durable au différend régional.
Ce soutien a été exprimé par le vice-Premier ministre et ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, à l’issue d’un entretien téléphonique avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Avec cette nouvelle position, 23 pays membres de l’Union européenne, ainsi que plus de 120 États à travers le monde, reconnaissent aujourd’hui la pertinence du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, consolidant ainsi la dynamique internationale en faveur d’une solution réaliste et définitive.