Bloc Populaire : une nouvelle coalition politique face à la « faillite gouvernementale »
Trois partis d’opposition – le Mouvement Populaire (MP), le Parti Démocratique National (PDN) et le Parti Marocain Libre (PML) – ont officialisé la formation d’une nouvelle coalition, baptisée le Bloc Populaire. Cette initiative vise à contrer ce qu’ils dénoncent comme une « hégémonie gouvernementale » et une « faillite politique » marquant la scène politique actuelle.
Un contexte marqué par le désordre politique
Lors d’une conférence de presse tenue au siège du MP à Rabat, les leaders des trois partis ont expliqué que cette coalition répond à un vide politique et à l’absence de débats structurés au Maroc. Selon Mohamed Ouzzine, secrétaire général du MP, la situation actuelle se caractérise par un « mutisme gouvernemental sans précédent » et un manque de communication envers les citoyens sur des questions cruciales.
« Nous sommes confrontés à une absence totale de stratégie et d’explications sur les enjeux sociétaux. Cette coalition est une onde de choc destinée à réveiller la scène politique et à alerter sur ce goulot d’étranglement », a déclaré Ouzzine, qui pointe notamment les polémiques stériles autour de la réforme de la Moudawana comme un exemple d’incompétence gouvernementale.
Une réponse aux enjeux sociaux et économiques
Pour Isaac Charia, secrétaire général du PML, cette alliance constitue un acte de résistance contre une coalition gouvernementale qu’il juge « hégémonique » et responsable d’une aggravation de la précarité au Maroc. Il a dénoncé « la cherté de la vie, l’augmentation du chômage et la corruption », affirmant que ces maux reflètent une gouvernance défaillante.
« Cette coalition est avant tout un effort pour sauver la nation des dérives actuelles et pour contrer les conflits d’intérêts qui gangrènent le système », a-t-il déclaré. Charia n’a pas hésité à pointer du doigt le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, l’accusant de « protéger des investissements partisans » au détriment des citoyens.
Une ambition nationale avant tout
Les initiateurs du Bloc Populaire se défendent de toute intention électorale. Selon Ouzzine, leur objectif est de défendre l’intérêt national et de faire entendre la voix des citoyens marginalisés par la classe dirigeante actuelle.
Charia a renchéri, affirmant que cette démarche n’a « aucune relation avec les élections de 2026 ». L’objectif est de constituer un front politique ouvert à toutes les forces sociales et politiques partageant les mêmes préoccupations.
Une ouverture à d’autres alliances
Le Bloc Populaire se veut inclusif et appelle les autres partis d’opposition, les associations et les acteurs de la société civile à les rejoindre. Mohamed Ouzzine a confirmé des discussions avec d’autres formations politiques comme le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et le Parti Justice et Développement (PJD).
En conclusion, cette coalition entend se positionner comme une alternative crédible à l’ordre politique actuel et poser les bases d’un débat public renouvelé. « Nous ouvrons un nouveau chapitre pour la défense des valeurs démocratiques et des intérêts des citoyens marocains », a affirmé Isaac Charia.
