Au Parlement, Hayar dévoile les progrès liés à la prise en charge des personnes handicapées et des personnes souffrant de troubles mentale
Devant le Parlement, la Ministre de la Solidarité, de l’Intégration Sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a qualifié l’adoption du « décret portant création de la carte d’invalidité » de « tournant historique majeur ». Elle a déclaré : « Le gouvernement a pris en compte, lors de l’élaboration du décret n° 2.22.1075 relatif à la délivrance de la carte de personne en situation de handicap, les observations formulées à ce sujet.
Il s’agit d’un changement considérable car la carte ouvrira de nouvelles perspectives en matière de services médicaux et paramédicaux, tout en permettant à un plus grand nombre de citoyennes et de citoyens d’obtenir la carte par le biais d’une procédure numérique simplifiée, leur donnant ainsi un accès direct aux services qu’elle offre, y compris les services d’intégration scolaire et socioprofessionnelle. »
Mme Hayar, répondant à des questions orales lundi soir sur « l’activation des droits des personnes en situation de handicap » et « la mise en œuvre d’un programme de soutien spécifique à leur intention », présentées par le groupe istiqlal et le groupe progrès et socialisme, a déclaré : « Le gouvernement a déployé des efforts considérables pour améliorer la situation des personnes en situation de handicap, dans le cadre du respect des engagements internationaux en matière de droits de l’homme de notre pays, de la Constitution du Royaume et des conventions internationales ratifiées, ainsi que de la Haute Sollicitude de Sa Majesté le Roi envers cette catégorie vulnérable. »
La ministre a ajouté : « Ce qui a été réalisé représente un saut qualitatif au cours de ces deux années de travail du ministère, comme vous l’avez constaté avec nous à travers l’amélioration des services au profit de l’élargissement de la base des bénéficiaires de la scolarisation et des activités génératrices de revenus. Il s’agit de questions concrètes étayées par des chiffres sur lesquelles vous nous avez accompagnés », avant de préciser que « pour atteindre les quelque 2,5 millions de personnes en situation de handicap, selon les statistiques officielles de 2014, il est impératif d’adopter une approche globale territoriale, géographique et méthodologique », a-t-elle souligné.
Le sujet de la « propagation du phénomène des personnes atteintes de troubles mentaux en grand nombre », soulevé par le « groupe de RNI » à la Chambre des représentants, a fait l’objet d’un vif débat entre la responsable gouvernementale et le député auteur de la question.
Mme Hayar a rappelé que « le gouvernement a consacré aux personnes atteintes de troubles mentaux ou psychologiques plus de 1200 établissements de prise en charge sociale, dont 184 établissements de prise en charge spécialement dédiés aux personnes sans abri souffrant de troubles mentaux et psychologiques à travers le Royaume, avec un budget de 50 millions de dirhams ».
Le député Nourdine Kchibel, du groupe du Rassemblement National des Indépendants, a rétorqué que « la situation des personnes atteintes de troubles mentaux a pris une tournure dangereuse ces derniers temps en raison du danger qu’elles représentent pour les citoyens, à travers leurs comportements violents et leurs apparitions à moitié nues qui sèment la terreur parmi les passants », a-t-il déclaré.
La ministre de la Solidarité, de l’Intégration Sociale et de la Famille a poursuivi en expliquant que « nous avons travaillé sur ce sujet avec le ministère de la Santé et de la Protection Sociale dans le cadre d’une approche intégrée et avons créé des centres de prise en charge qui garantissent la convergence des programmes et des politiques », citant en exemple « l’inauguration d’un centre à Oujda en 2023 qui comprend des services sociaux et une clinique de santé pour les personnes atteintes de troubles mentaux, avec la généralisation des services d' »ambulance sociale mobile ».
La responsable gouvernementale a également indiqué que « 17 000 personnes sans abri sont actuellement accueillies dans des établissements de prise en charge sociale, dont près de 4 500 personnes atteintes de troubles mentaux, une situation en constante amélioration », a-t-elle souligné.
Le député a toutefois rétorqué que « ce phénomène est une source de préoccupation pour les Marocains et nécessite une action rapide conjointement avec tous les secteurs concernés pour sauver la société du danger que représentent ces patients, d’autant plus que le droit pénal ne les poursuit généralement pas en raison de l’irresponsabilité pénale », soulignant que « les habitants du monde rural sont les plus touchés ».