Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué l’engagement du Royaume du Maroc envers l’accord de cessez-le-feu, soulignant les récentes tentatives de son envoyé personnel au Sahara, Staffan de Mistura, ainsi que celles d’Alexander Ivanko, chef de la MINURSO, et du commandant de ses forces, le général Fakhrul Ahsan, pour proposer un cessez-le-feu pendant le mois de Ramadan passé.
Dans son rapport soumis à l’Assemblée générale, couvrant la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, António Guterres indique qu’à la fin février de cette année, de Mistura et les représentants de la MINURSO ont proposé un cessez-le-feu pendant le Ramadan aux Forces armées royales marocaines et au Front Polisario. Il note que l’armée marocaine a répondu en réaffirmant l’engagement de Rabat envers l’accord de cessez-le-feu signé en 1990.
António Guterres souligne que la situation au Sahara est marquée par « des problèmes persistants dans l’environnement opérationnel de la Minurso » en raison des actions du Polisario. Ce rapport, obtenu par belpressefr le mardi 6 août, mentionne également les quatre explosions d’octobre 2023 à Smara, qui ont causé un mort et trois blessés, dont deux grièvement.
« Une enquête de la Minurso a établi que, le 29 octobre 2023, des roquettes explosives en provenance de l’est avaient touché une zone habitée par des civils à Smara, causant un décès et trois blessés », écrit Guterres dans ce document. Il ajoute que le Conseil de sécurité soutient largement Staffan de Mistura dans ses efforts diplomatiques. À New York, de Mistura a rencontré de hauts fonctionnaires de l’ONU, des représentants du Maroc, du Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie.
Guterres exprime sa « vive préoccupation par l’évolution de la situation au Sahara » et affirme qu’il est urgent « d’inverser la tendance ». Il argue que « rétablir un cessez-le-feu » est primordial et rappelle la nécessité de négocier « une solution politique à la question du Sahara, près de cinquante ans après le début du conflit ».
Concernant la situation des détenus dans les camps de Tindouf, António Guterres a signalé une « situation critique du financement des besoins continus », malgré le « soutien généreux de l’Algérie et d’autres donateurs ». Il met en lumière que cette situation coïncide avec des rapports faisant état de l’exploitation des aides par le Front Polisario à des fins personnelles.
Guterres souligne que l’ONU est prête à réunir toutes les parties concernées pour chercher une solution pacifique, demeurant convaincu qu’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable est possible. Face aux actions du Polisario, Rabat reste attaché au cessez-le-feu, tout en affirmant sa détermination à réagir avec sévérité, dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace.
La Responsabilité de l’Algérie dans le Conflit Minimisée
Rabat prône la reprise des tables rondes pour parvenir à une solution politique, tandis que l’Algérie rejette ce format quadripartite, préconisant des négociations bilatérales entre le Polisario et le Maroc. Alger continue de prétendre ne pas être concerné par ce dossier, malgré son influence significative sur sa diplomatie et ses orientations.
António Guterres aborde le détournement de l’aide humanitaire destinée aux Sahraouis dans les camps de Tindouf en Algérie. Des enquêtes internationales suggèrent que des personnalités algériennes et des dirigeants du Polisario orchestrent ces détournements, qui commencent dans le port d’Oran. Bruxelles estime que ces détournements persistent car l’Algérie « surestime le nombre de réfugiés et donc les aides allouées », refusant un recensement des populations des camps.
Le rapport, en abordant les visites de son envoyé personnel au Sahara, Staffan de Mistura, indique des rencontres avec des hauts responsables français en mars dernier et une visite en Afrique du Sud, que Rabat a rejetée. António Guterres estime que « de Mistura a bénéficié d’un soutien considérable lors de toutes ses visites, ainsi que lors de sa présentation devant le Conseil de sécurité en avril dernier ».
Enfin, Guterres a exprimé sa « préoccupation » face aux évolutions du dossier, réaffirmant la « disposition des Nations Unies à organiser des négociations impliquant toutes les parties concernées, à condition que chacune d’elles y participe ».