Site indépendant d'actualités

Akhannouch présente les grandes lignes d’une réforme universitaire ambitieuse à l’horizon 2030-vidéo

0

Lors de son discours devant la Chambre des Représentants, le chef de gouvernement Aziz Akhannouch a souligné que le système de l’enseignement et de la recherche scientifique au Maroc est actuellement en transition, cherchant à sortir de sa situation de « fermeture ». Il n’a pas hésité à mettre en évidence les obstacles de ce système qui l’ont rendu incapable de répondre aux priorités du développement, tant au niveau national que régional.

Lors de la séance consacrée à la « stratégie gouvernementale pour l’amélioration du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique », M. Akhannouch a souligné l’importance de l’université marocaine en tant que moteur du développement dynamique du pays. Il a également souligné que les autorités accordent une attention particulière à sa restructuration, ce qui nécessite une remise en question des différents aspects qui y sont liés.

Dans son allocution, le chef de gouvernement a reconnu les problèmes auxquels font face les institutions universitaires, liés principalement au rendement, au manque de ressources humaines, sans pour autant négliger certains défis stratégiques et structurels.

Lors de son discours, le chef de gouvernement a mis en évidence que le taux de décrochage universitaire a atteint 49% ces dernières années. Il a également souligné que le taux de chômage parmi les diplômés des universités à accès ouvert s’élève à plus de 18,07%, tandis que ce taux est de 8,5% parmi les diplômés des universités à accès limité.

Akhannouch a jugé que la qualité de l’enseignement supérieur a baissé, du fait du budget « très limité » qui y est consacré, soit à peine 1.6% du budget général entre 2021 et 2022.

Aussi, le chef de l’Exécutif a évoqué le ratio d’encadrement pédagogique qui est inférieur aux normes internationales, avec un professeur pour environ 120 étudiants dans les facultés du recrutement ouvert, ainsi que l’efficacité des collèges multidisciplinaires qui est faible, ce qui en fait un modèle critiqué au niveau international, notant que le Conseil Supérieur de l’Éducation et de la Formation a recommandé de les revoir.

« Ces problèmes seront traités dans le cadre de la vision stratégique élaborée par le gouvernement au cours de sa première année, qui déterminera les mesures nécessaires pour construire une université marocaine intégrée et en accord avec les réformes nationales, positionnant le Maroc parmi les pays leaders en matière d’innovation et d’excellence technologique« , a assuré Akhannouch.

Akhannouch a noté que le gouvernement, conscient des enjeux du secteur de l’enseignement supérieur, a adopté une large approche participative afin de mobiliser l’intelligence collective, à travers l’implication de toutes les parties prenantes au sein de l’université et des forces vives au niveau provincial et régional, y compris les collectivités territoriales, les acteurs économiques et les acteurs de la société civile, pour assurer l’accélération de l’intégration du Royaume dans la société du savoir.

Il s’agit d’une approche participative, sans précédent, ayant donné lieu à l’organisation de 13 assises régionales, a souligné Akhannouch, notant que le gouvernement veille au renforcement et au suivi de l’opération d’édification conjointe de cette réforme.

« Ces consultations ont été une étape essentielle pour échanger des points de vue, partager des opinions et recueillir les attentes des acteurs au niveau régional, dans le but d’établir un nouveau modèle universitaire qui consacre le rôle central que l’université marocaine doit jouer en tant que phare de la connaissance et des valeurs sociétales, ainsi que son rôle dans la formation des compétences de demain« , a indiqué Akhannouch.

Le chef du gouvernement a affirmé que ces assises ont suscité une grande interaction de la part des acteurs, en ce sens qu’elles ont vu la mobilisation de plus de 35.000 participants, dont 1.350 acteurs des collectivités locales, 580 acteurs économiques, 650 acteurs de la société civile et plus de 400 participants parmi les compétences marocaines à l’étranger.

Il a souligné que ces débats ont donné lieu à plus de 3.000 recommandations à travers des plateformes électroniques dédiées aux rencontres consultatives, notant que 127 conventions de partenariat ont été conclues entre les acteurs au niveau régional, liées à des domaines prioritaires tels que le logement universitaire, les bourses, ainsi que des parcours de formation qui répondent aux besoins des secteurs productifs.

Akhannouch a souligné que cette vision a, essentiellement, pour objectif de consacrer la transparence à toutes les filières et systèmes universitaires, d’établir une charte d’éthique qui consacre la responsabilité sociale et environnementale de l’université, ainsi que le développement d’un système pour renforcer l’excellence académique, scientifique et de gestion et l’élaboration d’une charte pour l’équité et l’égalité des chances dans le domaine du genre et de l’inclusion sociale, tout en veillant à une ouverture continue aux besoins du marché national de l’emploi.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.