Le gouvernement marocain a annoncé un vaste programme d’aide sociale directe dans le but de soutenir les familles actuellement exclues des systèmes de sécurité sociale. Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, a détaillé ce programme lors d’une session parlementaire commune. Selon lui, la première mesure de soutien social concerne les familles ayant des enfants de moins de 21 ans. Ces familles recevront une allocation mensuelle pour chaque enfant, en fonction des critères établis par le Registre Social Unifié.
Pour les familles sans enfants ou avec des enfants de plus de 21 ans, en particulier celles qui soutiennent des personnes âgées, un soutien financier de 500 dirhams par mois sera accordé à partir de décembre prochain. Ce soutien sera maintenu sous certaines conditions, notamment la poursuite de la scolarité des enfants, alignée sur le programme « Taysir » visant à encourager l’éducation.
Le programme prévoit également des dispositions spécifiques pour les familles nombreuses et les enfants en situation de handicap. Les familles ayant plus de trois enfants recevront un soutien mensuel de 36 dirhams pour le quatrième, le cinquième et le sixième enfant. Les enfants en situation de handicap bénéficieront d’un soutien de 300 dirhams par mois en 2024, augmentant à 400 dirhams par mois en 2026.
Pour les veuves, le soutien direct sera maintenu à 350 dirhams par mois par enfant jusqu’en 2024, puis augmentera à 375 dirhams en 2025 et atteindra 400 dirhams par mois par enfant en 2026.
Le programme comprend également une allocation de naissance, avec un soutien exceptionnel accordé à chaque famille pour les première et deuxième naissances, estimé à 2000 dirhams pour la première naissance et 1000 dirhams pour la deuxième.
Le budget alloué à ce programme s’élève à 25 milliards de dirhams pour l’année 2024, avec une augmentation prévue à 29 milliards de dirhams à partir de 2026. Ces fonds proviennent de diverses sources, y compris les ressources autonomes de l’État et les revenus fiscaux provenant de la contribution sociale solidaire sur les bénéfices et les revenus des entreprises.
Akhannouch a souligné que le soutien social direct vise à établir un filet de sécurité sociale, avec un minimum de 500 dirhams par mois pour chaque famille, indépendamment de sa composition. Il a ajouté que la valeur du soutien social direct pour chaque famille ciblée peut atteindre plus de 1000 dirhams par mois, en fonction de la composition familiale, en particulier du nombre d’enfants.
Le financement du programme sera assuré grâce à diverses mesures, notamment la mobilisation de 20 milliards de dirhams au cours des trois prochaines années grâce aux ressources autonomes de l’État, ainsi que 6 milliards de dirhams provenant des revenus fiscaux liés à la contribution sociale solidaire sur les bénéfices et les revenus des entreprises. Les revenus des taxes prélevées sur l’activation de la contribution exceptionnelle seront également utilisés, avec 15 milliards de dirhams, grâce à la rationalisation et à la redirection des allocations financières affectées à divers programmes de soutien antérieurs conformément aux Hautes Instructions Royales.
Le gouvernement prévoit également d’allouer progressivement la marge résultant de la réduction du soutien de la compensation entre 2024 et 2026 pour compléter le financement des mesures des chantiers de généralisation du soutien social direct aux familles. Cependant, Akhannouch a précisé qu’il s’agit d’un plafonnement, et non d’une libération totale des fonds du système de compensation. Cette démarche vise à garantir un soutien adéquat aux familles éligibles tout en gérant judicieusement les ressources financières disponibles.
Ainsi, à partir de décembre 2023, les familles éligibles recevront des allocations directes en fonction de leur situation et du nombre d’enfants à charge. Par exemple, une famille avec un seul enfant de moins de 21 ans recevra un soutien de 500 dirhams par mois. Pour les familles ayant deux enfants scolarisés, le soutien passera à 600 dirhams par mois