Le président Emmanuel Macron et son ancien Premier ministre, Édouard Philippe, ont assisté ensemble, jeudi, à la commémoration des 80 ans de la libération du Havre. Ce fut l’occasion pour Macron de retrouver le public pour la première fois depuis la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre. Le maire de la ville, Édouard Philippe, désormais officiellement candidat à sa propre succession, l’accompagnait.
Après avoir présidé la cérémonie, le chef de l’État s’est mêlé à la foule, recevant sourires et remerciements, avant que certaines voix ne s’élèvent, notamment celle d’un homme qui l’a accusé d’être « otage du RN ». Macron a immédiatement répondu : « Personne n’est l’otage de qui que ce soit. Les Français se sont exprimés, il faut respecter toutes les opinions et faire des compromis. » Il a rappelé l’importance du travail des forces républicaines pour collaborer et trouver des solutions ensemble.
Cette attitude de compromis est un thème récurrent pour le président, surtout en cette période où il pousse tous les partis de « l’arc républicain » à prendre part à la gouvernance du pays. Interrogé sur la question du pouvoir d’achat, Macron a défendu son bilan, soulignant que « jamais les impôts n’ont augmenté en sept ans », tout en répondant à Michel Barnier, qui avait annoncé vouloir renforcer la justice fiscale.
Dans cette nouvelle phase de sa présidence, Emmanuel Macron semble vouloir se distancier de la gestion quotidienne du gouvernement, en soulignant que c’est désormais à celui-ci de faire passer les textes de loi et de gérer les affaires du pays, tandis que lui conserve ses compétences propres. Il a également clarifié qu’il n’était pas question de se « mettre en mode pause jusqu’en 2027 », réaffirmant son engagement jusqu’à la fin de son mandat.
Malgré des tensions politiques, notamment après la déclaration récente d’Édouard Philippe confirmant sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, les deux hommes ont échangé des gestes cordiaux. Macron a qualifié son ancien Premier ministre de « formidable », tout en rappelant qu’il reste concentré sur la situation actuelle du pays. La journée s’est terminée par une cérémonie solennelle, où les deux figures politiques ont salué la mémoire du Havre, détruite lors des bombardements alliés de septembre 1944.