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Imane Khelif : un rapport médical relance la controverse sur son identité biologique

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Le débat sur l’identité biologique d’Imane Khelif, championne olympique de boxe aux Jeux de Paris 2024, connaît un tournant majeur. Un rapport médical, réalisé lors des Championnats du monde 2023 à New Delhi et récemment divulgué par le média d’investigation 3 Wire Sports, conclut à une configuration chromosomique masculine (XY).

Selon ce document, établi par le laboratoire indien Dr Lal Path Labs — accrédité par le College of American Pathologists et certifié ISO — l’analyse chromosomique révèle une « configuration anormale » indiquant un caryotype masculin. Cette révélation intervient 36 heures seulement après la décision de World Boxing d’imposer un dépistage sexuel obligatoire à Khelif pour toute future participation dans les compétitions féminines.

Une victoire contestée et un CIO fragilisé
Imane Khelif, 26 ans, avait décroché l’or à Paris dans la catégorie féminine, suscitant de nombreuses réactions dans le monde de la boxe. Certaines adversaires, comme l’Italienne Angela Carini, ont dénoncé des coups d’une intensité inhabituelle. La Mexicaine Brianda Tamara Cruz, qui avait affronté Khelif en 2022, déclarait : « Je n’ai jamais ressenti une telle puissance, même lors de mes entraînements avec des hommes. »

Alors que le Comité international olympique (CIO) reste jusqu’ici silencieux sur le fond de l’affaire, son président Thomas Bach a tenté de discréditer le rapport en le qualifiant de « désinformation prorusse », rappelant que l’IBA — dirigée à l’époque par le Russe Umar Kremlev — avait perdu sa reconnaissance olympique pour graves manquements à la gouvernance. Cette ligne de défense paraît désormais affaiblie, face à la crédibilité scientifique du laboratoire ayant mené l’analyse.

D’après The Telegraph, le CIO aurait eu connaissance du rapport depuis plus d’un an, sans qu’aucune mesure ne soit prise. Imane Khelif aurait ainsi pu concourir à Paris, son passeport mentionnant toujours le sexe féminin. Aucune preuve de chromosomes féminins (XX) n’a été rendue publique depuis l’éclatement de l’affaire, il y a déjà neuf mois.

Vers une régulation plus stricte des épreuves féminines
Dans un communiqué, World Boxing a réaffirmé sa volonté de garantir l’équité dans les compétitions féminines. À compter de 2026, tout athlète âgé de plus de 18 ans souhaitant concourir dans cette catégorie devra obligatoirement se soumettre à un test génétique par PCR (polymérase en chaîne), à partir d’un échantillon de salive, de sang ou de frottis buccal.

Plusieurs fédérations latino-américaines ont exprimé leur inquiétude et exigé des mesures fermes. La Fédération hondurienne a adressé une lettre à la Women’s Rights Network, appelant à ce que « seules les femmes biologiques soient autorisées à participer aux épreuves féminines ». Le Pérou a émis une position similaire, insistant sur la nécessité de préserver l’intégrité de ces compétitions.

Malgré cette controverse grandissante, Imane Khelif affiche sa détermination à poursuivre sa carrière. Elle vise une nouvelle médaille aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. Une ambition qui devra désormais composer avec des exigences médicales strictes et un encadrement renforcé autour des critères d’éligibilité biologique dans le sport de haut niveau.

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