Une réunion consacrée à la crise avec l’Algérie s’est tenue mercredi soir à l’Elysée au moment où toutes les coopérations entre Paris et Alger sont interrompues, a-t-on appris jeudi de sources gouvernementales.
« Une réunion s’est tenue à l’Elysée pour évoquer la situation avec l’Algérie », selon ces sources, précisant qu’étaient présents, autour du président Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, et les ministres des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, de l’intérieur Bruno Retailleau et de la justice Gérald Darmanin.
La France et l’Algérie traversent depuis près de 10 mois une crise diplomatique sans précédent marquée par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.
Le soutien, le 30 juillet 2024, d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine avait précipité les deux pays dans une crise profonde.
Début avril, un entretien téléphonique entre les présidents des deux pays avait suscité l’espoir d’une réconciliation. Mais tous les canaux de communication sont à nouveau rompus.
Et alors que la coopération migratoire avait pu se maintenir à un certain niveau en début d’année, malgré des soubresauts, elle est désormais au plus bas.
Le ministère de l’Intérieur continue à vouloir éloigner des dizaines d’Algériens sous le coup d’interdiction de territoires, mais les autorités algériennes en refoulent davantage qu’elles n’en réadmettent, au risque de saturer les centres de rétention.
Un autre point de crispation est le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Incarcéré depuis mi-novembre, l’auteur, âgé de 80 ans, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite « Frontières ». Il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Jusqu’à présent, les multiples demandes de libération ou de grâce présidentielle de M. Sansal provenant de France, y compris d’Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.
AFP