Deux motions de censure contre le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, lancées par l’extrême gauche et l’extrême droite, seront débattues par les députés français ce jeudi matin: elles devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien des socialistes.
Le Parti socialiste (PS, gauche) a pris sa décision après avoir obtenu mardi satisfaction sur plusieurs revendications clefs, dont l’annonce par le Premier ministre de la suspension de la très controversée réforme des retraites de 2023.
Si la gauche ne soutiendra pas la motion du Rassemblement national (RN, extrême droite), la motion de La France insoumise (LFI, extrême gauche) devrait elle recueillir les voix de l’extrême droite ainsi que des députés écologistes et communistes.
Manqueraient alors environ une vingtaine de députés pour atteindre la majorité (289 voix) qui ferait tomber le gouvernement de centre/droite, tout juste nommé dimanche.
« Je pense qu’il manque une poignée de voix et que la sagesse peut revenir à certains », a estimé mardi la leader du RN Marine Le Pen. Son texte défend la nécessité d’une dissolution pour « sortir » le pays « de l’impasse ».
Combien de députés franchiront le pas en s’affranchissant de la consigne de leur parti? Plusieurs socialistes et élus de droite pourraient le faire.
Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l’Assemblée nationale.
La bataille entre une gauche désunie, un camp gouvernemental fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.
Les socialistes se réservent d’ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions.
Un député favorable au nouveau Premier ministre résume: « Je ne pense pas que le gouvernement sera censuré demain, mais il sera très fragile. »
AFP