Lors de son passage sur RTL ce lundi matin, Éric Ciotti a clairement affirmé sa position contre toute hausse des impôts qui frapperait aussi bien les Français que les entreprises. Le député et ancien président du groupe Les Républicains (LR) a averti qu’il pourrait voter une motion de censure si le gouvernement de Michel Barnier décidait d’augmenter la fiscalité. «C’est en France que chaque année, on gagne la coupe du monde des impôts», a-t-il dénoncé, pointant du doigt ce qu’il considère comme une « paresse intellectuelle » de la part des ministres actuels.
Ciotti a particulièrement critiqué le déficit budgétaire laissé par l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, estimé à au moins 6%. «C’était incroyable hier soir de regarder la passation de pouvoir avec le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, qui félicitait monsieur Le Maire qui a creusé ce déficit», a-t-il ajouté.
Cependant, le député des Alpes-Maritimes a précisé qu’il n’était pas dans l’urgence de déposer une motion de censure, préférant attendre la composition du budget. «Nous verrons la composition du budget. On a toujours dit ‘pas de chaos, pas de censure préalable’ [à l’inverse du] Nouveau front populaire qui veut installer un chaos institutionnel dans le pays», a-t-il souligné, en faisant référence à ses alliés du Rassemblement national au sein du groupe Union des droites pour la République (UDR).
Cette prise de position intervient dans un contexte politique tendu. Ce dimanche, Éric Ciotti a annoncé sa démission de la présidence du groupe LR, effective à partir du 1er octobre. Cette décision ouvre une nouvelle page dans sa carrière politique, au moment où le gouvernement Barnier doit faire face à une opposition divisée mais déterminée à peser dans le débat fiscal.
Sylvain Maillard : «Nous ne sommes pas pour l’augmentation d’impôt, quelle qu’elle soit»
Dans une autre intervention médiatique ce lundi matin, le député «Ensemble pour la République» de Paris, Sylvain Maillard, a insisté sur la volonté de son parti de ne pas augmenter les impôts, malgré les pressions sur les finances publiques. Invité sur Télématin sur France 2, Maillard a rappelé que les Français supportaient déjà un taux de prélèvement parmi les plus élevés au monde, et qu’il était prioritaire de «présenter aux Français les économies qu’on va faire» plutôt que de penser à de nouvelles hausses d’impôts.
Alors que Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, a confirmé que «les plus riches» devaient contribuer davantage à l’effort de solidarité, tout en excluant une augmentation des impôts sur les classes moyennes, Maillard a tenu à souligner que son parti restait fermement opposé à toute augmentation fiscale. «Ce qu’il y a de pire, et que détestent les Français, c’est qu’il y ait des hausses d’impôts et que cela ne change rien à leur quotidien», a-t-il martelé, reconnaissant les difficultés de coopération avec les nouveaux partenaires au sein de l’exécutif.
Cette déclaration illustre les tensions au sein de la coalition gouvernementale et les défis auxquels Michel Barnier devra faire face pour maintenir l’unité tout en répondant aux attentes des Français.
