Les autorités algériennes ont annoncé, samedi, la suspension temporaire de plusieurs chaînes de télévision privées en raison de leur couverture jugée « irrespectueuse » du drame provoqué par la chute d’un bus à Alger.
Les chaînes El Bilad, El Watania, El Hayat ainsi qu’Echourouk sont concernées par une sanction de 48 heures, touchant aussi bien leur diffusion satellitaire que leurs services de streaming. Durant cette période, elles ne pourront pas mettre en ligne de nouveaux contenus et devront retirer les vidéos incriminées.
Dans un communiqué officiel, les autorités reprochent à ces médias de « graves manquements professionnels », citant notamment la diffusion d’interviews de blessés à l’hôpital, la pression exercée sur des proches de victimes encore sous le choc, la publication d’images violentes sans avertissement, ainsi qu’une recherche excessive d’audience et d’interactions sur les réseaux sociaux au détriment du respect de la dignité humaine.
Le drame à l’origine de cette affaire s’est produit vendredi, lorsqu’un vieux bus de transport en commun a basculé d’un pont dans la commune de Oued Harrach, à Alger.
Le bilan officiel fait état de 18 morts et 10 blessés, selon la protection civile. Des vidéos amateurs, relayées sur les réseaux sociaux, montrent des passants plongeant dans l’eau pour tenter de sauver les passagers avant l’arrivée des secours.
D’après plusieurs témoins, le bus transportait environ 35 personnes au moment de l’accident, ce qui a alourdi le bilan. Ce tragique événement a suscité une vive émotion et une profonde indignation à travers le pays, accompagnées de nombreux appels à l’ouverture d’une enquête sur l’état du parc de transport public et sur les causes de ce drame.