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30 000 questions écrites, mais seulement 68 % de réponses : le gouvernement s’explique

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La lenteur du gouvernement à répondre aux questions écrites adressées par les députés continue de susciter de vives critiques sous la coupole du Parlement. À l’origine du mécontentement : un taux de réponse jugé insuffisant par l’opposition, qui accuse l’Exécutif de manquer à son devoir de redevabilité et d’ignorer les préoccupations exprimées par les représentants de la nation.

Dans son édition du mardi 22 juillet, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia revient sur ce débat récurrent, soulignant l’agacement de nombreux élus face à ce qu’ils considèrent comme une négligence institutionnelle. Les députés rappellent que les questions écrites, souvent liées à des problématiques locales ou sectorielles, constituent un outil fondamental de contrôle parlementaire, censé garantir un lien direct entre les citoyens et le pouvoir exécutif.

Un taux de réponse à 68,7 %, jugé encore insuffisant
Depuis le début de la législature actuelle et jusqu’à la première semaine de juillet, le gouvernement a reçu 30 571 questions écrites, dont 21 295 ont obtenu une réponse, soit un taux de traitement de 68,74 %, selon les chiffres communiqués par le ministère délégué chargé des Relations avec le Parlement. Des données que l’Exécutif brandit comme preuve de sa « réactivité », tout en affirmant être « l’un des gouvernements les plus interactifs à ce jour ».

Mais cette défense ne convainc pas tous les élus. Pour eux, le respect des délais légaux – fixés à 20 jours maximum pour répondre à chaque question – reste largement insuffisant. Certains groupes parlementaires ont d’ailleurs saisi récemment le chef du gouvernement, réclamant une accélération des procédures et le respect strict du cadre constitutionnel.

Des explications techniques avancées par l’Exécutif
Interrogé par Al Ahdath Al Maghribia, le porte-parole du gouvernement, Mustafa Baitas, avance plusieurs facteurs pour expliquer les retards observés. Selon lui, la nature locale de certaines questions nécessite des vérifications sur le terrain, en dehors du périmètre administratif central. D’autres questions, plus transversales, nécessitent une coordination entre plusieurs ministères, ce qui allonge les délais de traitement.

Le ministre note également une tendance croissante à convertir les questions orales en questions écrites, ces dernières échappant aux quotas réglementaires. Résultat : un volume élevé de sollicitations, difficile à absorber rapidement.

Une volonté d’amélioration affichée
Pour faire face à ces défis, le gouvernement affirme avoir mis en place un système numérique intégré de gestion et de suivi des questions parlementaires. Objectif : optimiser les délais de traitement et fluidifier la communication entre les départements concernés. Le ministère délégué assure également rester en contact régulier avec les différents ministères pour leur rappeler le respect des délais constitutionnels.

Des réunions périodiques sont aussi organisées entre ministres et conseillers parlementaires, afin d’améliorer la coordination et de renforcer le dialogue entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

Une tension persistante avec l’opposition
Malgré ces efforts annoncés, le sujet reste un point de friction majeur entre l’Exécutif et les députés, en particulier ceux de l’opposition, qui considèrent ce retard comme un affaiblissement du rôle de contrôle du Parlement. Pour eux, une démocratie efficace ne peut tolérer que des questions essentielles restent sans réponse, parfois durant des mois.

Le débat est loin d’être clos. Il pose une nouvelle fois la question de l’efficacité du dialogue institutionnel et de la capacité des pouvoirs publics à garantir une transparence et une réactivité à la hauteur des attentes citoyennes.

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