Le Maroc a franchi un nouveau cap dans son ambition sportive et diplomatique. Le 5 septembre 2025, Rabat a inauguré le tout nouveau stade Prince Moulay Abdellah, un écrin ultramoderne de 68 700 places, destiné à accueillir la CAN 2025 puis la Coupe du Monde 2030, co-organisée avec l’Espagne et le Portugal.
Une infrastructure aux ambitions mondiales
L’enceinte, quasiment reconstruite à neuf, répond désormais aux standards les plus exigeants de la FIFA. Avec ses 110 loges VIP et VVIP, ses 1 800 places dédiées à la presse internationale et ses espaces d’hospitalité, le stade de Rabat s’impose déjà comme l’un des plus modernes du continent.
Selon RMC Sport, il s’agit d’un élément clé du dispositif marocain en vue du Mondial 2030 : certaines enceintes prévues pour la CAN 2025 nécessiteront encore des ajustements pour répondre aux normes de la FIFA, mais le Prince Moulay Abdellah coche déjà toutes les cases.
Un investissement stratégique
Derrière cette prouesse architecturale se cache une stratégie économique d’envergure. Le budget global des infrastructures liées au Mondial 2030 au Maroc est estimé entre 50 et 60 milliards de dirhams (près de 6 milliards USD). D’après une étude de l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA), ce chantier pourrait générer plus de 100 000 emplois par an et soutenir la croissance nationale à hauteur de +1,7 %.
Le tourisme, moteur essentiel de l’économie marocaine, devrait lui aussi en tirer profit. Les grands événements sportifs entraînent en moyenne une hausse de 12 % des arrivées internationales. Un atout de taille alors que les recettes touristiques ont déjà atteint 50 milliards de dirhams au premier trimestre 2024, confirmant une relance spectaculaire du secteur.
Entre fierté et grandiloquence
Pour le magazine SoFoot, ce stade illustre « la grandiloquence assumée » d’un Maroc déterminé à marquer l’histoire du sport. Omar Khyari, conseiller du président de la Fédération royale marocaine de football, n’hésite pas à projeter plus loin :
« On va bientôt avoir le plus grand stade du monde à Casablanca, pour la Coupe du Monde, avec 110 000 places. Je pense qu’on pourrait même en construire un de 150 000 et le remplir aussi. »
Une déclaration qui, si elle peut sembler ambitieuse, traduit la confiance et l’élan qui animent les dirigeants sportifs du Royaume.
Un symbole de soft power
Au-delà des chiffres, le nouveau stade Prince Moulay Abdellah incarne la volonté du Maroc de s’imposer comme une puissance sportive émergente et un acteur incontournable sur la scène internationale. Ce projet concentre trois dimensions clés :
Symbolique : vitrine de modernité et de rayonnement.
Économique : catalyseur d’emplois, d’investissements et de flux touristiques.
Stratégique : levier de diplomatie sportive pour renforcer la place du Maroc dans les grandes compétitions mondiales.
Un pari sur l’avenir
Avec cette inauguration, le Maroc ne se contente pas de construire des stades : il construit une image, un récit et une crédibilité internationale. À quelques mois de la CAN et à cinq ans du Mondial 2030, Rabat a donné un signal fort : le Royaume est prêt à jouer dans la cour des grands.