Le Maroc, qui possède un potentiel remarquable en énergies renouvelables, a la possibilité de devenir un acteur clé dans le secteur de l’hydrogène vert au niveau international, a déclaré la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.
« Le Maroc a non seulement l’opportunité de se positionner comme un leader dans ce domaine, mais aussi de se distinguer comme l’un des compétiteurs les plus efficaces au niveau global », a souligné Mme Benali lors d’une intervention par vidéoconférence à une conférence-débat organisée par la BritCham sur le thème « Hydrogène vert : Défis et opportunités pour le Maroc ».
Elle a indiqué que la promotion de l’hydrogène vert représente un levier crucial pour la décarbonisation des économies, précisant que le Royaume ambitionne de devenir un corridor stratégique pour le transit et la certification des molécules et des électrons verts.
« Actuellement, le Maroc est incontestablement un pays connecté, figurant parmi les cinq nations émergentes jouant un rôle déterminant dans le commerce mondial des molécules vertes », a ajouté la ministre, mentionnant les infrastructures portuaires et ferroviaires comme des atouts majeurs pour cette ambition.
Benali a aussi souligné l’importance de développer des industries d’avenir et d’investir dans les infrastructures énergétiques, en particulier les réseaux électriques, le stockage d’énergie, ainsi que les pipelines pour le gaz et l’hydrogène.
Elle a mis l’accent sur la nécessité d’une coordination entre les secteurs public et privé, ainsi que sur la création d’un environnement propice à l’innovation financière pour attirer des investissements, tant au niveau national qu’international.
En outre, elle a salué le partenariat solide établi avec le Royaume-Uni dans ce secteur, en insistant sur l’importance des alliances stratégiques pour garantir une demande durable pour les molécules et les électrons verts.
De son côté, l’ambassadeur britannique au Maroc, Simon Martin, a souligné l’importance pour le gouvernement britannique de collaborer avec la communauté internationale, en particulier avec le Maroc et l’Union européenne, pour soutenir la transition énergétique par le biais de plateformes multilatérales.
En se référant au « break-through agenda » axé sur les énergies innovantes, M. Martin a rappelé que le Maroc est signataire de cet agenda mondial visant à rendre l’hydrogène renouvelable et accessible à grande échelle.
Dans ce contexte, l’Union européenne, les États-Unis et l’Allemagne codirigent l’initiative « hydrogen breakthrough », qui offre un cadre global pour renforcer la coopération internationale autour de l’hydrogène, a-t-il mentionné.
Il a précisé que l’hydrogène joue un rôle essentiel dans cette transition, et des investissements significatifs sont prévus pour soutenir son développement, notamment au Maroc.
Karim Saoud, Vice-président Eau et Énergie au sein du Groupe OCP, a rappelé que le Maroc bénéficie d’un soutien fort pour sa transition énergétique, notant que les entreprises britanniques, mobilisées via des structures comme la Chambre de commerce, ont été essentielles dans l’organisation d’événements et de rencontres favorisant les échanges techniques, financiers et de gestion, renforçant ainsi la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’hydrogène et de l’ammoniaque vert.
Le Maroc, premier importateur mondial d’ammoniaque, vise à innover dans sa production de cet élément grâce à l’hydrogène vert et à des technologies de décarbonisation, avec l’objectif de produire de l’ammoniaque par des procédés entièrement décarbonés, tels que l’électrolyse de l’eau, a expliqué M. Saoud.
En ce qui concerne les perspectives, le cadre réglementaire est en cours de structuration, avec l’ambition de renforcer les capacités énergétiques du Maroc à travers des projets représentant plus de 15 gigawatts, a-t-il affirmé, soulignant que le Royaume-Uni, avec ses startups et son rôle de plateforme de financement international, se positionne comme un partenaire stratégique pour le Maroc dans cette transition énergétique.
Il a conclu en disant que l’hydrogène vert représente une opportunité significative pour les deux nations, avec des objectifs ambitieux concernant la réduction des coûts, les investissements et les exportations.
