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Zineb El Adaoui : L’économie nationale a montré que les éléments de résilience et les systèmes de retraite souffrent de l’aggravation des déséquilibres -vidéo-

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La première présidente du Conseil suprême des comptes, Zineb El Adaoui, a confirmé ce mardi que l’économie nationale a fait preuve de certains éléments de résilience face à une situation internationale et nationale exceptionnelle qui a connu des développements rapides et inattendus et a directement affecté les économies de la plupart des pays du monde.

Lors d’une séance plénière conjointe des deux chambres du parlement consacrée à la présentation des travaux du Conseil supérieur des comptes pour l’année 2021, El Adaoui a expliqué qu’à la lumière des tensions géopolitiques liées à la crise russo-ukrainienne, de l’inflation exceptionnellement élevée, de la hausse remarquable des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires et de la perturbation continue des chaînes de production et de distribution, outre la rareté des précipitations qui a eu un impact négatif sur la récolte agricole pour l’année 2022, le Maroc a fait face à de fortes pressions inflationnistes qui ont atteint, au niveau national, 6. 6% en 2022, soulignant que le taux d’inflation global dans le Royaume est resté en deçà des niveaux enregistrés dans les pays voisins et comparables.

Elle a souligné que les mesures prises par l’Etat pour préserver le pouvoir d’achat des ménages ont permis d’atténuer relativement l’impact négatif de l’exacerbation des prix, notamment à travers des subventions supplémentaires pour certains produits de base tels que le butane, la farine et le sucre, qui coûtent environ 42,1 milliards de dirhams, ainsi que la subvention des prix du transport à hauteur de 4,4 milliards de dirhams en 2022.

Dans un contexte connexe, El Adaoui a indiqué que la situation des finances publiques à fin 2022 fait ressortir une amélioration des recettes fiscales, qui ont augmenté de 37,3 milliards de dirhams, soit 17,4% par rapport à 2021, ainsi qu’une hausse des ressources non fiscales de l’ordre de 10, 1 milliards de dirhams, soit 28,9%, ce qui a permis de couvrir l’augmentation des dépenses résultant notamment des mesures prises par l’Etat pour faire face à l’impact de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat des ménages et pour maintenir l’effort d’investissement.

Elle a ajouté que le déficit du trésor a été relativement maîtrisé, poursuivant sa tendance baissière pour se stabiliser à 69,5 milliards de dirhams, soit 5,1% du PIB, en amélioration d’environ 0,4 point de pourcentage, par rapport aux réalisations de 2021.

Elle a précisé également que la dette courante du trésor s’est élevée à 951,8 milliards de dirhams à fin 2022, soit une augmentation annuelle de l’ordre de 66,5 milliards de dirhams, ou 7,5%, contre une augmentation de 52,7 milliards de dirhams, ou 6. 3% en 2021, et ainsi la part de la dette brute du Trésor par rapport au PIB est passée de 68,9% à 96,8% entre 2021 et 2022, soulignant que la structure de la dette est dominée par la composante intérieure avec une part de 75,9%, tandis que la dette extérieure représente 24,1% de la dette totale du Trésor.

Au niveau des comptes extérieurs, Mme El Adaoui a confirmé que les importations ont enregistré une hausse importante au cours de l’année 2022 de l’ordre de 39,5%, due principalement au poids de la facture énergétique qui a plus que doublé pour atteindre un niveau record de 153,2 milliards de dirhams, soit 12,2% du PIB, ainsi qu’à l’augmentation du coût d’importation des produits alimentaires, qui s’est aggravé de 44,9%, et des matières semi-finies, en hausse de 45,6%.

Malgré la hausse du coût des importations, la bonne tenue des exportations, qui se sont améliorées de 30,1%, les transferts des Marocains résidant à l’étranger, qui se sont élevés à 110,7 milliards de dirhams, soit une hausse de 16%, ainsi que la reprise progressive des recettes de voyage, qui ont enregistré un excédent de 74,4 milliards de dirhams, ont permis de maîtriser la balance des paiements, le déficit du compte courant se maintenant autour de 3,4% du PIB.

L’économie nationale a également maintenu son attractivité pour les investissements étrangers, notant dans ce contexte que le flux net des investissements directs étrangers a augmenté de 6,8% pour atteindre 21,8 milliards de dirhams à fin 2022, en plus du maintien des réserves en devises du Royaume à des niveaux confortables de près de 5 mois et de 13 jours d’importations de biens et de services.

M. El Adaoui a souligné que les évolutions précitées placent le Maroc face à des défis majeurs, en premier lieu le renforcement de sa position et la consolidation de son immunité économique et sociale en qualifiant l’élément humain, en diversifiant les sources de croissance, en accélérant le rythme des grands programmes et projets de réforme, et en réunissant les conditions favorables pour tirer profit des opportunités offertes par la transformation digitale.

A cet égard, elle a souligné que le Royaume n’a d’autre choix que d’accélérer le rythme de développement dans les directions fondamentales du nouveau modèle de développement, en tirant profit des réalisations et des réformes lancées sous la sage direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sur la base de la stabilité politique, de la sécurité et de la sûreté dont jouit le Royaume, de sa position internationale distinguée, de la voie claire des réformes structurelles, de la crédibilité des relations avec les institutions internationales, d’un climat des affaires plus souple et plus attractif et d’un système bancaire solide et compétitif.

Grâce à cette voie, le Royaume a obtenu des succès remarquables, y compris, mais sans s’y limiter, l’attractivité croissante des investissements comme en témoigne le volume annuel des investissements directs étrangers, la sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), le succès de la dernière émission du Trésor en mars 2023 au niveau du marché financier international, ainsi que l’acquisition par le Maroc au début du mois d’avril 2023 de la « Ligne de crédit flexible » d’une valeur de 5 milliards de dollars.

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