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Les dépôts bancaires atteignent un record en 2024

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Les dépôts collectés par les banques marocaines ont franchi un cap important en 2024, atteignant 1.275 milliards de dirhams (MMDH), soit une hausse notable de 9,2 % contre 3,4 % en 2023. Cette croissance significative est en partie attribuable à l’opération de régularisation volontaire de la situation fiscale des personnes physiques, mise en œuvre par le gouvernement. C’est ce que révèle le rapport annuel sur la supervision bancaire publié par Bank Al-Maghrib (BAM), qui souligne la solidité accrue du système bancaire marocain.

Le coefficient d’emploi, qui mesure le rapport entre les crédits et les dépôts, s’est établi à 91 %, un niveau reflétant un équilibre relativement sain entre les ressources collectées et les crédits accordés. Dans le détail, les dépôts libellés en dirhams représentent l’écrasante majorité (97,1 %) du total, en progression de 8,8 % après 3,6 % en 2023. Cette dynamique confirme la prééminence de la monnaie nationale dans la confiance des épargnants et le financement de l’économie.

Par type de dépôts, les comptes à vue se distinguent avec une hausse soutenue de 11,1 %, atteignant 910,5 MMDH, traduisant une préférence marquée pour la liquidité. Les comptes d’épargne ont enregistré une croissance modeste de 2,6 %, pour s’établir à 187,5 MMDH. Les dépôts à terme, en revanche, ont connu un redressement de 4,7 % à 134,3 MMDH, après une chute de 10 % un an auparavant, grâce à la remontée des taux de rémunération. Les autres dépôts, principalement constitués de valeurs en pension, ont progressé de 16,6 % pour atteindre 42,7 MMDH.

La ventilation des dépôts par catégorie d’agents économiques montre une hausse de 9,1 % des dépôts des particuliers résidents, à 676,9 MMDH, soutenue par une envolée des dépôts à vue (+12 %). Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont vu leurs dépôts progresser plus modestement, de 1,8 %, à 207,2 MMDH, avec une baisse notable de 4 % des dépôts à terme. En parallèle, les dépôts des agents économiques non financiers (principalement les entreprises) ont bondi de 15,7 %, à 351 MMDH, tirés par les entreprises privées (+14,8 %) et publiques (+16,1 %), ainsi que par les institutions à but non lucratif (+30 %).

Les agents financiers, tels que les OPCVM, les compagnies d’assurances et les organismes de prévoyance sociale, ont connu une progression plus modérée, à 36,7 MMDH (+0,3 %). Dans ce segment, les dépôts des OPCVM ont crû de 20,8 %, ceux des compagnies d’assurances ont enregistré un rebond spectaculaire de 46,6 %, soutenus par une forte hausse des dépôts à terme (+58,1 %) et à vue (+43,2 %). Ces évolutions confirment le retour de la confiance des acteurs institutionnels dans les conditions de placement offertes par les établissements bancaires.

Au total, ces indicateurs traduisent une dynamique positive dans le secteur bancaire marocain, alimentée par des mesures fiscales incitatives, un contexte macroéconomique relativement stable et une confiance renforcée des ménages comme des entreprises dans le système financier national.

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