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Le Maroc sous tension : entre chaleur accablante, ralentissement économique et course au numérique

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Le Royaume du Maroc traverse une période marquée par une convergence de défis économiques, climatiques et technologiques. Alors que les températures atteignent des sommets inquiétants dans plusieurs régions, les autorités font face à une pression croissante sur les ressources énergétiques, dans un contexte économique incertain mais porteur de réformes.

Ce 15 juillet 2025, le Haut-Commissariat au Plan a publié une estimation révisée de la croissance économique pour l’année 2026, qui devrait ralentir à 4 %, contre 4,4 % en 2025. Cette décélération s’explique en grande partie par le ralentissement de la demande mondiale et une conjoncture commerciale instable, notamment en Europe, principal partenaire économique du Maroc. Cependant, le gouvernement mise sur une amélioration des recettes fiscales et une maîtrise des dépenses publiques pour maintenir un certain équilibre budgétaire, tout en poursuivant les grands chantiers d’infrastructure et de digitalisation.

Parallèlement, le Maroc connaît actuellement une vague de chaleur exceptionnelle. Des villes comme Marrakech, Béni Mellal et Errachidia enregistrent des pics de température dépassant les 47°C. Cette canicule prolongée exerce une pression inhabituelle sur le réseau électrique national, notamment en raison de la forte utilisation des climatiseurs. L’Office national de l’électricité a enregistré une demande record de près de 7 gigawatts, ce qui a poussé les autorités à lancer un appel à une consommation rationnelle d’électricité, tout en renforçant les contrôles sur les équipements énergivores.

Au-delà de l’électricité, c’est l’accès à l’eau qui suscite une inquiétude croissante. Les oasis, comme celle de Skoura dans la région de Ouarzazate, subissent de plein fouet les conséquences de la sécheresse prolongée et de la baisse drastique des nappes phréatiques. Des agriculteurs locaux témoignent de leur impuissance face à la désertification progressive, qui menace non seulement les palmiers-dattiers, mais aussi tout un écosystème rural et culturel. La situation appelle des solutions urgentes en matière de gestion hydrique, d’irrigation intelligente et de préservation des ressources naturelles.

Dans ce climat tendu, une note d’espoir réside dans le lancement officiel du processus d’attribution des licences 5G, annoncé ce matin par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique et vise à positionner le Maroc comme un hub régional dans les technologies mobiles avancées. Le déploiement de la 5G est perçu comme un levier crucial pour moderniser l’administration publique, dynamiser les entreprises innovantes et favoriser l’inclusion numérique, notamment dans les zones rurales.

En somme, cette journée du 15 juillet 2025 illustre avec force les paradoxes de la transition que vit le Maroc. D’un côté, des enjeux urgents liés au climat et à la rareté des ressources naturelles ; de l’autre, une volonté manifeste d’inscrire le pays dans la modernité économique et technologique. Le défi reste de concilier durabilité et développement, dans un monde en mutation rapide où chaque décision pèse lourd sur l’avenir.

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