Le FMI accorde un décaissement de 496 millions de dollars et salue la résilience de l’économie marocaine
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, mardi, un décaissement de près de 496 millions de dollars dans le cadre de la troisième tranche de la Facilité pour la résilience et la durabilité. L’institution financière internationale a souligné la solidité de l’économie marocaine malgré les défis liés à la sécheresse et prévoit une accélération du PIB à 3,7 % dans les prochaines années.
Avec cette nouvelle tranche, le montant total des fonds débloqués dans le cadre de l’accord entre le FMI et le Maroc atteint environ 1,24 milliard de dollars. Malgré une nouvelle année marquée par des conditions climatiques difficiles, le FMI estime que la croissance du pays ne ralentira que légèrement, passant à 3,2 % en 2024 avant de connaître une accélération progressive.
Dans un communiqué, le Fonds met en avant la dynamique économique du Maroc, portée par une demande intérieure robuste et un programme ambitieux de réformes structurelles et d’investissements en infrastructures. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI, a souligné que ces réformes sont essentielles pour renforcer la croissance, favoriser la création d’emplois et rendre l’économie plus inclusive.
Le FMI salue également les efforts du Maroc pour renforcer sa résilience face au changement climatique dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité. Toutefois, l’institution financière relève certaines vulnérabilités, notamment un déficit courant en légère hausse et un taux de chômage qui demeure élevé, autour de 13 %, en raison de pertes d’emplois dans le secteur agricole.
Les réformes mises en place dans le cadre de la troisième et dernière revue de l’accord portent sur plusieurs axes stratégiques :
Une meilleure protection des ressources en eau souterraine et une refonte de la tarification de l’eau.
L’amélioration du cadre réglementaire du marché de l’électricité afin de favoriser les investissements privés dans les énergies renouvelables.
Le renforcement de la résilience budgétaire et financière face aux risques climatiques.
Sur le plan budgétaire, le FMI note que le déficit de l’administration centrale s’est amélioré, atteignant 4,1 % du PIB, soit 0,2 point de moins que les prévisions initiales inscrites dans la loi de finances 2024. Cette performance s’explique notamment par des recettes fiscales supérieures aux attentes.
L’inflation, quant à elle, a poursuivi son ralentissement en 2024, grâce à l’atténuation des chocs d’offre. Cela a conduit Bank Al-Maghrib (BAM) à abaisser son taux directeur à deux reprises, en juin et en décembre, pour le fixer à 2,25 %. Le dirham, de son côté, est resté stable dans la marge de fluctuation de ±5 %.
Le FMI prévoit que la croissance du Maroc atteindra 3,7 % dans les prochaines années, soutenue par le développement des infrastructures et la mise en œuvre de réformes économiques majeures. Parmi ces initiatives figurent l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et l’application de la nouvelle Charte de l’investissement, visant à stimuler la croissance et l’emploi.
Enfin, le FMI recommande au Maroc de renforcer ses politiques du marché du travail, notamment pour accompagner la transition des travailleurs du secteur agricole touchés par les sécheresses successives. Roberto Cardarelli, chef de mission du FMI, a insisté sur l’importance de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et d’encourager leur intégration dans les chaînes de valeur sectorielles afin de dynamiser la création d’emplois.