Doha : Sekkouri appelle à une approche concertée pour gérer les flux migratoires entre l’Afrique et le Golfe
Lors du « Dialogue de Doha » consacré à la mobilité de la main-d’œuvre entre les pays du Golfe et les pays africains, M. Younes Sekkouri, Ministre de l’Intégration économique, de la Petite entreprise, de l’Artisanat, de l’Emploi et des Compétences, a présenté ce mercredi la nouvelle politique du Maroc en matière de migration et d’asile.
Dans son discours prononcé lors de la séance d’ouverture de cette rencontre à laquelle participaient 33 pays, dont les pays du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, la Jordanie, le Liban et 25 pays africains, dont le Maroc, M. Sekkouri a affirmé que, consciente de l’importance des questions migratoires dans leurs dimensions juridiques et humaines, le Royaume du Maroc a lancé, depuis 2013, conformément aux directives royales et en exécution de ses engagements internationaux, une nouvelle politique de migration et d’asile, fondée sur une approche humaine et responsable et sur la coopération et les partenariats renouvelés avec tous les acteurs nationaux et internationaux concernés.
Il a indiqué qu’à cet effet, des mesures administratives ont été prises pour régulariser la situation des migrants en situation irrégulière et des demandeurs d’asile, en plus de la mise à jour du cadre juridique et institutionnel relatif à la migration et à l’asile et à la lutte contre la traite des êtres humains, en tenant compte des conventions internationales relatives aux droits de l’homme et des meilleures pratiques dans ce domaine.
Le ministre a souligné que le gouvernement a également adopté, en 2014, une stratégie nationale de migration et d’asile visant à intégrer les migrants et leurs familles dans divers domaines tels que la formation, l’éducation, l’emploi, l’éducation, la santé, le logement et la culture, selon une approche participative avec toutes les parties prenantes concernées.
Evoquant la stratégie du Maroc pour la mobilité professionnelle internationale à l’horizon 2035, le ministre a affirmé que cette stratégie vise à disposer d’une main-d’œuvre compétitive au niveau international, issue d’un système de formation et d’intermédiation intégré verticalement, caractérisé par la flexibilité, la proactivité et la capacité d’adaptation et conforme aux normes internationales.
Il a indiqué que cette stratégie vise à atteindre cinq objectifs principaux : la gouvernance et le partenariat, le système d’information, la protection sociale et les droits fondamentaux au travail, l’emploi et l’intermédiation au niveau national et international, la formation et l’anticipation des compétences, puis la veille et l’anticipation.
Le ministre a expliqué que le phénomène migratoire, qu’il soit régulier ou irrégulier, présente un certain degré de complexité et pose des défis et des questions multiples à gérer, non seulement pour les pays d’origine ou de destination, mais aussi pour les pays de transit, qui deviennent, dans de nombreux cas et de fait, des pays de résidence pour les migrants en transit. D’où la nécessité d’une vision intégrée qui place la migration au cœur des questions de développement.
« Notre connaissance de l’ampleur des flux migratoires en provenance d’Afrique vers les pays du Golfe constitue un point de départ important qu’il ne faut pas négliger, d’autant plus que la dynamique de ces flux est encore récente », a-t-il déclaré. « Il est important de contrôler leur volume et leurs caractéristiques, ainsi que les profils des migrants en termes d’âge, de sexe, de qualifications, de motivations, etc. », d’où la nécessité de créer une base de données permettant d’accéder aux données sur les offres d’emploi dans les pays de destination, les canaux institutionnels, y compris les agences pour l’emploi, les qualifications disponibles et les compétences requises.
M. Sekkouri a appelé à la nécessité de soutenir la création de mécanismes de financement au profit des migrants réguliers pour financer leurs projets d’investissement dans leurs pays d’origine, de ratifier les conventions internationales relatives à la protection des droits des travailleurs migrants, de renforcer le rôle des partenaires sociaux et de la société civile dans les stratégies nationales de migration, et d’améliorer les capacités institutionnelles et l’efficacité des mécanismes d’intermédiation en matière d’emploi.
Le « Dialogue de Doha » s’inscrit dans le cadre de l’accord entre l’État du Qatar et l’Union africaine, en vue de développer un mécanisme de concertation entre les pays africains et les pays du Golfe, pour appliquer les meilleures pratiques susceptibles de renforcer les efforts de coopération régionale et les partenariats visant à améliorer le recrutement de la main-d’œuvre des pays africains et à promouvoir le principe de la mobilité équitable entre les régions.