Le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, Mohamed Benalilou, a présenté une nouvelle approche globale pour s’attaquer au phénomène de la corruption dans le secteur privé, qu’il a décrit comme l’un des principaux défis freinant la confiance économique, la compétitivité des entreprises et l’attractivité des investissements, tout en déstabilisant les règles du marché et sapant l’esprit d’initiative
S’exprimant lors de la Conférence mondiale de l’INTERPOL sur la lutte contre la corruption et la restitution des avoirs, tenue à Abou Dhabi du 11 au 13 novembre 2025, M. Benalilou a appelé à considérer la corruption dans le secteur privé comme un problème structurel, dépassant la simple image de « la corruption d’un agent public ».
Il a évoqué un réseau complexe de pratiques contraires à l’éthique, telles que les conflits d’intérêts, l’abus de position dominante, les fuites d’informations compromettant la concurrence, ainsi que les situations de monopole et les comportements portant atteinte aux principes du libre marché
Le président de l’Instance a insisté sur la nécessité d’une approche courageuse et objective, tenant compte de la sensibilité du sujet et de ses conséquences directes sur la productivité des entreprises, les flux d’investissements étrangers et les pertes économiques qui affectent le PIB des nations.
Selon lui, le véritable décollage économique passe par la libération du marché de la culture des privilèges et des réseaux clientélistes, ainsi que du faux postulat selon lequel la corruption serait un mal nécessaire ou un moyen efficace d’accélérer les transactions
Benalilou a affirmé que l’intégrité dans le secteur privé ne doit pas être perçue comme une simple valeur morale, mais comme un pilier fondamental de la compétitivité nationale.
À l’inverse, la corruption représente un dysfonctionnement institutionnel du marché, qu’il est impossible de corriger sans rééquilibrer les systèmes d’incitation et de sanction, et sans faire du respect des règles de probité un atout stratégique pour l’entreprise, plutôt qu’une contrainte administrative.
Présentant la vision de l’Instance pour renforcer l’intégrité dans le monde des affaires, Benalilou a plaidé pour la construction d’une nouvelle ingénierie économique qui intègre la probité au cœur de l’activité entrepreneuriale.
L’objectif, a-t-il précisé, n’est pas seulement de punir la corruption après coup, mais surtout d’éliminer en amont les conditions qui favorisent son émergence.






