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Au Maroc le « fruit des pauvres » devient un luxe… les prix s’envolent

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Les prix de la figue de Barbarie, ou « hindia », ont atteint des niveaux record cette année, s’élevant à environ 8 dirhams par pièce, suscitant le mécontentement de nombreux consommateurs qui se sont plaints de son coût élevé au cours des dernières années, lorsqu’elle était connue comme le « fruit du pauvre ».

Les vendeurs de figues de barbarie attribuent la hausse des prix aux dégâts causés par la cochenille, qui a détruit les récoltes ces dernières années, ainsi qu’à son utilisation croissante dans les huiles et les cosmétiques, très prisés par les femmes.

Riad Ouhtita, spécialiste en agriculture, a déclaré que la cochenille est devenue un problème à l’échelle africaine, touchant plusieurs pays et pas seulement le Maroc, où les récoltes ont également été affectées.

Pour faire face à ce fléau, le Maroc a mené ces dernières années des recherches agricoles pour produire de nouvelles semences résistantes à de nombreux parasites, dont la cochenille, afin de remettre ce fruit sur le marché. Ces efforts ont abouti à la découverte de semences résistantes il y a quatre ans.

À cet égard, le ministère de l’agriculture a annoncé que l’Institut national de la recherche agronomique a identifié huit variétés de cactus résistantes à la cochenille, développées à partir de 249 variétés sélectionnées dans la collection nationale de cactus. Ces variétés résistantes soutiendront le programme de replantation du ministère dans les zones touchées par la cochenille.

M. Ouhtita a ajouté qu’il faudrait encore cinq ans pour que ces recherches aient un impact sur les prix du marché de l' »hindia », justifiant ce délai par le temps nécessaire aux autorités pour commercialiser ces nouvelles variétés et sensibiliser les agriculteurs à leur adoption.

Il a également souligné que « la recherche agricole dans ce domaine est principalement orientée vers l’industrie plutôt que vers l’alimentation », précisant que certaines nouvelles variétés « hindia » contiennent beaucoup de graines, ce qui les rend plus adaptées à une utilisation industrielle.

De nombreux professionnels ont lié le prix élevé de ce fruit à la forte proportion de la récolte destinée à l’industrie cosmétique, ce que le spécialiste agricole a confirmé, expliquant que ses graines sont utilisées pour produire des huiles et des cosmétiques, tandis que les résidus, connus sous le nom de « harira », sont utilisés pour produire des confitures.

Le spécialiste a nié qu’une partie de la récolte marocaine soit destinée à l’exportation, affirmant que leurs prix élevés les rendaient non compétitifs sur les marchés étrangers.

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