Le dossier du Sahara marocain pourrait-il connaître un tournant dans les mois à venir ? C’est en tout cas ce que laisse entendre Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, qui a fait état ce lundi, devant le Conseil de sécurité, d’un « nouvel élan » diplomatique à même de relancer les efforts politiques autour de ce différend régional vieux de plusieurs décennies.
Dans une déclaration prononcée à huis clos, De Mistura a mis en avant deux événements récents qu’il qualifie de « développements significatifs » : la volonté de rapprochement entre la France et l’Algérie, malgré une relation tendue par le soutien assumé de Paris au plan marocain d’autonomie, et la position réaffirmée des États-Unis en faveur de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.
Le sénateur américain Marco Rubio, lors d’une récente rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rappelé l’appui de l’administration Trump à l’initiative marocaine, tout en appelant à une autonomie « réelle » dans le cadre d’une solution « mutuellement acceptable » – une ligne que De Mistura lui-même dit soutenir. L’émissaire onusien a souligné l’importance d’expliquer cette initiative d’autonomie marocaine en détails, en précisant les prérogatives qui seraient confiées à un Sahara autonome sous souveraineté marocaine.
Pour le Maroc, qui défend depuis toujours une solution politique, réaliste et durable, ce discours constitue une reconnaissance supplémentaire de la pertinence de sa proposition. Le Royaume reste d’ailleurs engagé dans une dynamique de développement soutenu dans ses provinces du Sud, que ce soit en matière d’infrastructures, d’investissement ou de gouvernance locale.
Néanmoins, Staffan de Mistura n’a pas caché ses inquiétudes quant à la persistance des tensions entre Rabat et Alger, ainsi que la situation humanitaire préoccupante dans les camps de Tindouf, en Algérie, où l’aide alimentaire de l’ONU est en déclin, au point d’envisager une suspension totale dès cet été.
« Les trois prochains mois seront cruciaux pour transformer cet élan diplomatique en avancées concrètes », a déclaré De Mistura, en appelant à une mobilisation plus active des membres permanents du Conseil de sécurité.
À travers ce discours, c’est bien la centralité du plan d’autonomie marocain qui se voit une nouvelle fois réaffirmée sur la scène internationale, en tant qu’option sérieuse, crédible et fondée sur le dialogue – loin des postures figées du passé.