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Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, dénonce l’angélisme français et appelle à une réévaluation des relations bilatérales

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Dans une entrevue accordée au magazine Marianne, Xavier Driencourt, ex-ambassadeur de France en Algérie de 2017 à 2020, partage son analyse sur les enjeux de la relation entre la France et l’Algérie.

Xavier Driencourt, a exprimé des critiques envers ce qu’il qualifie d' »angélisme » français à l’égard de l’Algérie. Il souligne que les Algériens ont une meilleure connaissance de la France que l’inverse. «Les Algériens (…) nous connaissent, nous jaugent, nous jugent, anticipent nos réactions et jouent sur nos faiblesses. Notre force, me disait un ancien Premier ministre algérien, c’est notre opacité. On ne peut mieux dire. De la sorte, du côté français, nous ne sommes pas dans un rapport de force, nous voulons plaire», pointe l’ancien ambassadeur, sauf que les Algériens «ne pensent pas comme nous.»

Le diplomate est d’avis qu’il est nécessaire de réexaminer l’accord de 1968. Selon lui, à Alger, la possibilité de dénoncer, de renégocier ou de reformuler cet accord est perçue comme quelque chose d’incompréhensible et d’inadmissible.

«Historiquement, nos relations avec [le Maroc et l’Algérie] sont capitales, il me paraît important de retrouver l’équilibre que les gouvernants français (de François Mitterrand à François Hollande) avaient tant bien que mal préservé avec le royaume chérifien et avec l’Algérie. Même si nos relations ne sont pas de la même nature et de la même durée, nous avons aujourd’hui avec ces deux États (auxquels on peut ajouter la Tunisie), les mêmes problèmes : Sahel, sécurité, économie et bien sûr immigration. Il est important de se mettre autour d’une table (et sans doute le faire avec l’Espagne et l’Italie) pour discuter de ces problèmes», a-t-il souligné.

En conclusion, Xavier Driencourt souligne l’importance de la réciprocité dans les relations diplomatiques. Il affirme que les récentes initiatives d’Alger ne semblent pas nécessairement aller dans ce sens.

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