Université Mohammed V rend hommage au Pr. Bennouna en tant que figure de proue du droit international -photos/vidéo-
Le monde universitaire marocain rend hommage à l’une de ses sommités ce vendredi, à la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales d’Agdal, ont été présentées les Mélanges en l’honneur du Professeur Mohamed Bennouna, figure emblématique du droit international.
« Il y a des gens qui sont furieux contre la loi. Il y a des fous du droit. Grâce au professeur Mohamed Bennouna, je me considère comme un fou de droit international, et surtout de droit de la mer »… a déclaré le membre de la Commission des Nations Unies sur les limites du plateau continental, le Professeur Miloud Loukili fait partie des nombreuses personnalités qui sont venues exprimer leur admiration pour un collègue et/ou un mentor.
Universitaire et chercheur de renom (ancien doyen de la Faculté de droit de Agdal), diplomate onusien (ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations unies (2001-2006) et magistrat international (juge à la Cour internationale de justice depuis 2006), le Pr Bennouna est décrit comme « l’homme aux trois carrières » par son ami Hassan Chahdi Ouazzani,un autre internationaliste de renom et coordinateur de Mélanges.
Présenté lors de la cérémonie, l’ouvrage, intitulé « Souveraineté, sécurité et droits de la personne », rassemble une série de contributions scientifiques sur le droit public interne et international.
En présence du conseiller royal Omar Azziman, celui-ci a souligné son « amitié sincère » avec « un professeur élégant, à l’ascendant évident, qui avait l’intelligence et le mérite de ne pas se prendre trop au sérieux ». « Si vous regardez les membres de la Cour, c’est le seul (Pr Bennouna), à part le juge Robinson, qui a une photo de lui souriant », témoigne Ahmed Yusuf Abdulqawi, ancien président de la Cour internationale de justice.
En évoquant son collègue, le magistrat ne peut séparer « le juriste de l’homme de culture », qui se réfère très souvent à « la littérature, la poésie et le cinéma » pour mieux interpréter les normes juridiques.
A cet égard, Mohamed Bennouna peut se targuer d’avoir influencé jusqu’au vocabulaire de la Cour. On compte à son actif des expressions empruntées au monde de l’art telles que « le projet d’arrêt minimaliste » ou « le raisonnement impressionniste »…des expressions aujourd’hui « couramment utilisées par d’autres juges », précise le professeur Abdulqawi.
« Il a souvent l’habitude d’évoquer le livre à la recherche du temps perdu de Marcel Proust, en particulier son septième tome, Le temps retrouvé. On se souvient que le narrateur du Temps retrouvé comprend enfin qu’une œuvre d’art permet de vivre une vraie vie. Pour Mohamed, l’œuvre d’art, c’est la Loi, dont il est l’orfèvre ». Il fait autorité, mais il est surtout passionné. A conclut l’Ex président de la cour internationale de justice.