Le Syndicat national de l’enseignement supérieur de l’Université Hassan II de Casablanca a appelé l’ensemble des enseignants-chercheurs, des coordinateurs de filières licence et master, des chefs de départements, des membres des conseils de facultés et d’université ainsi que des directeurs de laboratoires à ne pas s’impliquer dans la mise en œuvre de la nouvelle réforme pédagogique.
Dans un communiqué, les universitaires précisent que cette décision demeure provisoire, dans l’attente des orientations de la commission administrative quant au programme de protestation en préparation. Ce refus est motivé par ce qu’ils qualifient de « validation précipitée et unilatérale » du projet de loi 59.24 sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, récemment approuvé par le Conseil du gouvernement.
Le syndicat reproche au ministère de tutelle d’avoir élaboré ce projet sans concertation avec les parties prenantes, au premier rang desquelles figure la fédération syndicale elle-même. Pour les universitaires, l’adoption d’une démarche unilatérale dans une réforme aussi structurante constitue une violation des procédures légales et des mécanismes représentatifs.
Les enseignants demandent à la commission administrative d’assumer sa « responsabilité historique » en élaborant un plan de lutte efficace visant à suspendre le processus législatif du projet de loi 59.24. Ils estiment que ce texte fragilise l’université publique et son rôle fondamental, en instaurant des postes et des privilèges dépourvus de fondement constitutionnel.
Selon le communiqué, cette bataille dépasse désormais le cadre d’une simple revendication syndicale : elle est devenue une « lutte existentielle pour l’université publique », engageant aussi bien les enseignants-chercheurs que les étudiants, les personnels administratifs et, au-delà, l’ensemble du peuple marocain.
En outre, les universitaires soulignent que l’enjeu véritable réside dans l’unité des rangs afin de peser sur le gouvernement et de l’amener à renoncer à un projet jugé contraire aux principes de gratuité et de démocratie.