Le président Abdelmadjid Tebboune a promulgué le décret n° 23-195 du 21 mai 2023, réintroduisant un couplet anti-français dans l’hymne national de l’Algérie, intitulé « Qassaman ».
La réintroduction de la citation de la France dans l’hymne national algérien, qui avait été supprimée par Chadli Bendjedid puis définitivement abandonnée sous l’ère Bouteflika, suscite des interrogations quant à une possible détérioration des relations entre les deux pays. Cette situation s’est manifestée récemment par l’annulation indéfinie de la visite d’État du président Tebboune en France.
L’inclusion de la citation de la France dans l’hymne national, qui est joué quotidiennement dans les casernes militaires, les écoles et les chaînes de télévision nationale, ravive inévitablement les sentiments d’hostilité et de ressentiment envers l’ancien colonisateur, même après 60 ans d’indépendance de l’Algérie.
«Ô France! Le temps des palabres est révolu.
Nous l’avons clos comme on ferme un livre.
Ô France! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi!
Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra.
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra.
Soyez-en témoin! Soyez-en témoin! Soyez-en témoin!»
Il est en effet étrange de constater que cet hymne, qui sera désormais joué dans sa version complète en présence du président ou dans sa version courte en présence d’hôtes étrangers, était souvent interprété en présence d’officiels français. Cela pouvait certainement être perçu comme une provocation constante envers les hôtes français, même après 60 ans d’indépendance.
C’est le seul pays au monde, selon des observateurs, qui a introduit dans son hymne national, le nom de l’ancien colonisateur, sur un ton menaçant. Le président Chadli Bendjdid avait ressenti le choc que provoquait cet hymne national, quand il était exécuté devant des hôtes français de haut rang. Il avait supprimé les refrains qui s’adressaient à la France. Leur réintroduction a été l’œuvre de la caste de « la Nouvelle Algérie » qui veut se réclamer, sans vergogne, de héritage combien encombrant et désastreux de l’ancien dictateur Boumediene, pour jouer sur la fibre patriotique d’un peuple démuni, à qui on sert plus de la propagande que les produits alimentaires de première nécessité.
Il semble que la réintroduction des refrains menaçants anti-français soit une réponse de l’armée algérienne à l’annulation de la visite d’État du président Tebboune en France. De plus, des voix officielles en Algérie ont appelé à la révision de l’accord bilatéral sur l’immigration algérienne signé en 1968. Cet accord accorde un statut privilégié aux Algériens par rapport aux autres communautés étrangères en France. Ainsi, cette réintroduction pourrait être considérée comme une réaction aux tensions croissantes entre les deux pays.