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Taxes Trump : Les exportateurs marocains en alerte, réunion imminente avec le gouvernement

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Les nouvelles taxes douanières annoncées par le président américain Donald Trump ce mercredi ont suscité une vive inquiétude parmi les grands exportateurs marocains vers les États-Unis.

Lors d’un événement à la Maison-Blanche, Trump a dévoilé une série de droits de douane à l’échelle mondiale, affichant un tableau détaillant les nouvelles taxes, oscillant entre 10 % et 49 %, appliquées à différents pays.

Selon ces données, le Maroc se voit imposer un taux de 10 %, soit le niveau le plus bas annoncé par Washington, similaire à celui appliqué à des alliés stratégiques des États-Unis tels que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

D’après des sources informées, les exportateurs marocains vers les États-Unis prévoient une réunion imminente avec le gouvernement pour analyser l’impact de cette décision et ses répercussions sur les échanges commerciaux.

Le Maroc expédie vers le marché américain une large gamme de produits, dominée par :

  1. Les engrais minéraux et chimiques, qui occupent la première place avec une valeur de 3,35 milliards de dirhams, représentant 20,8 % des exportations totales.
  2. L’industrie automobile, avec 1,85 milliard de dirhams et une part de 11,4 %.
  3. Les semi-conducteurs, totalisant 1,73 milliard de dirhams et représentant 10,6 %.
  4. Les agrumes et les produits de la mer transformés, avec des parts respectives de 9,6 % et 5,1 %.

D’autres exportations majeures incluent les produits agroalimentaires, les composants automobiles, les jantes en aluminium ainsi que des pièces aéronautiques.

Les échanges entre le Maroc et les États-Unis sont régis par un accord de libre-échange signé en 2006, faisant du Maroc le seul pays africain bénéficiant d’un tel partenariat avec Washington. Cet accord a permis d’atteindre un volume commercial de 3,3 milliards de dollars en 2020 (environ 29 milliards de dirhams), tout en attirant plus de 150 entreprises américaines sur le sol marocain.

Un article du quotidien Le Monde souligne que le Maroc est devenu une plaque tournante industrielle pour les fabricants chinois de batteries pour voitures électriques, un secteur en plein essor dans le Royaume.

Toutefois, l’élection de Donald Trump a introduit une nouvelle donne : les industries chinoises, y compris celles opérant depuis des pays tiers comme le Maroc, sont désormais soumises à une taxation plus stricte pour pénétrer le marché américain.

Le journal rappelle que Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, s’inquiète du rapprochement croissant entre Pékin et Rabat, qualifié de “romance géopolitique” entre le premier rival commercial des États-Unis et l’un de leurs plus anciens alliés.

Dans un contexte de tensions croissantes, Africa Intelligence a récemment titré : “Les batteries marocaines, nouvelle ligne de front de la guerre commerciale entre Pékin et Washington”. Selon le média, la nouvelle administration Trump surveille de près l’évolution des investissements chinois au Maroc, qui est devenu en quelques années une terre d’accueil pour les géants industriels de l’Empire du Milieu.

La pression monte donc sur le Royaume, contraint de jongler entre ses intérêts économiques avec Pékin et son partenariat historique avec Washington.

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