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Surcharge, vétusté et manque d’hygiène : un rapport accablant sur les cités universitaires marocaines

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Un rapport récent, émanant de la mission exploratoire temporaire sur les conditions de vie dans les cités universitaires, dresse un constat préoccupant quant à la situation actuelle de ces établissements. Il y est souligné que nombre d’entre eux demeurent privés d’équipements essentiels, compromettant ainsi le confort des résidents et leur aptitude à poursuivre leurs études dans des conditions dignes et équitables.

La mission relève une augmentation constante des demandes d’hébergement universitaire, sans pour autant que l’offre ne suive. Le déficit en capacité d’accueil prive ainsi de nombreux étudiants, souvent issus de milieux modestes, de leur droit à un logement décent à proximité de leur établissement.

Lors de visites sur le terrain effectuées dans les villes de Oujda, Fès, Marrakech, Agadir, Tanger et Béni Mellal, les membres de la mission ont constaté avec étonnement la présence de chambres vacantes – parfois dépassant la centaine de lits – laissées inoccupées, tandis que des étudiants restent sans solution. Pire encore, certaines unités sont détournées de leur usage initial pour servir d’entrepôts à objets hors d’usage, au lieu d’être rénovées et remises en service.

Le rapport souligne également les limites du processus d’attribution du logement universitaire. Bien que les critères et formalités paraissent simples en théorie, de nombreux obstacles entravent une réelle accessibilité, en raison principalement d’un déséquilibre criant entre l’offre et la demande.

Les chambres, souvent surpeuplées, deviennent insalubres et inadaptées à une vie étudiante équilibrée. Cette promiscuité favorise l’apparition de maladies, dans un contexte déjà marqué par l’absence d’éléments d’hygiène de base.

Les inspections ont mis en lumière un état général de délabrement : pièces exiguës, murs fissurés et humides, ventilation déficiente, équipements détériorés ou inexistants. Des lits inconfortables, l’absence de couvertures ou d’éclairage adéquat, ainsi que des sanitaires hors service contraignent les étudiants à assumer des charges financières supplémentaires pour pallier les insuffisances de leur cadre de vie.

Les étudiants interrogés ont également fait état d’une inertie persistante des services de maintenance, même face aux pannes les plus élémentaires – qu’il s’agisse d’éclairage, de robinets défectueux ou de douches hors service.

Par ailleurs, l’état général de propreté laisse à désirer dans plusieurs cités, où les mauvaises odeurs et les déchets s’accumulent, faute d’un personnel d’entretien suffisant et d’un suivi rigoureux des tâches de nettoyage dans les chambres, couloirs et sanitaires.

L’accès aux douches constitue une autre source de souffrance pour les résidents. Le rapport recommande la généralisation des installations sanitaires à tous les étages et leur approvisionnement constant en eau chaude, avec un système équitable permettant aux étudiants de bénéficier d’au moins deux séances de douche hebdomadaires.

Face à ces constats alarmants, la mission préconise l’élargissement du réseau des cités universitaires à l’échelle nationale pour absorber la demande croissante et limiter la surpopulation. Elle appelle également à une refonte des critères d’attribution, prenant davantage en compte l’origine géographique et les ressources financières des étudiants.

D’autres recommandations insistent sur la simplification des procédures d’accès au logement, la transparence dans l’attribution des lits disponibles via les canaux officiels, et la nécessité de réhabiliter en profondeur les infrastructures existantes, en veillant à respecter une capacité maximale de deux lits par chambre.

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