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Source de confusion : 72 % des DRH critiquent la journée de congé du 9 juin

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Un rapport publié par le magazine spécialisé Drh.ma révèle que 72 % des directeurs des ressources humaines considèrent que la décision d’accorder un jour de congé exceptionnel le 9 juin 2025 a été unilatérale et inadaptée au secteur privé, une mesure annoncée à peine six jours à l’avance, sans cadre juridique défini ni directives organisationnelles précises, ce qui a contraint les entreprises à improviser des réponses individuelles

Le document souligne que l’absence de consultation préalable avec les représentants du secteur privé et les organisations syndicales a contribué à élargir le fossé entre les décisions gouvernementales et les exigences concrètes de gestion en entreprise, traduisant une difficulté structurelle dans la gouvernance de la relation entre l’État et les acteurs économiques

Pris entre le souhait légitime des salariés de bénéficier de ce congé à l’instar de leurs homologues du secteur public et l’impératif de maintenir la continuité des services, les DRH ont été confrontés à des arbitrages complexes, générant une grande disparité dans les réponses adoptées, au détriment de la cohésion interne

Ainsi, seules 17 % des entreprises ont accordé ce jour chômé à l’ensemble de leurs effectifs, tandis que 22 % l’ont conditionné à la continuité de service ou à une déduction des congés, alors que 28 % ont maintenu l’activité normale et que 32 % n’avaient pas encore statué sur la question au 3 juin

Ce paysage fragmenté révèle l’absence d’une référence nationale commune, contraignant chaque entreprise à user de son propre discernement pour statuer, certaines optant pour une gestion au cas par cas, d’autres tranchant de manière unilatérale, ce qui a généré un climat de tension et d’incompréhension chez les collaborateurs

Les raisons avancées par les entreprises ayant accordé le congé varient, 56 % invoquant la volonté de s’aligner sur le secteur public, 40 % évoquant le souci de préserver le climat social, 16 % mentionnant la dimension religieuse, mais la moitié d’entre elles ont subordonné cette journée à des conditions de récupération ou de déduction

À l’inverse, les entreprises ayant refusé le congé ont évoqué à 100 % des contraintes opérationnelles majeures, 68 % signalant des difficultés liées à la substitution du personnel, aux risques d’absentéisme, à la surcharge les jours suivants ou aux impacts sur la relation client

Cette hétérogénéité dans les approches fragilise l’unité interne des entreprises, notamment celles opérant sur plusieurs sites ou dans des secteurs sensibles, accentuant les comparaisons inter-entreprises et nourrissant un sentiment d’iniquité

Face à cette situation, 85 % des DRH appellent à une implication accrue des organisations professionnelles pour prévenir de tels dysfonctionnements, 50 % proposant l’instauration d’accords-cadres visant à harmoniser les décisions et à accompagner les entreprises dans la gestion de mesures gouvernementales soudaines

Le rapport conclut à la nécessité urgente de repenser le mode de gestion des jours fériés exceptionnels en instaurant un mécanisme tripartite rassemblant l’État, les employeurs et les partenaires sociaux, non pas dans une optique d’uniformisation entre les secteurs public et privé, mais dans celle de doter les entreprises d’outils normatifs clairs, justes et adaptés à la prise de décision

À titre de rappel, la Présidence du Gouvernement avait annoncé la suspension exceptionnelle du travail dans les administrations publiques et les collectivités territoriales pour le lundi 9 juin 2025, à l’occasion de l’Aïd al-Adha célébré le samedi 7 juin, conformément à l’article 3 du décret n° 2.05.916 du 13 joumada II 1426 (20 juillet 2005), tel que modifié et complété.

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