Le président russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie) prévu fin août à Johannesburg, a annoncé mercredi 19 juillet la présidence sud-africaine, mettant fin à plusieurs mois de spéculation sur le sujet.
Cette annonce épargne un épineux dilemme à Pretoria, qui préside les Brics et refuse de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Vladimir Poutine est en effet visé par un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), et en tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée l’arrêter s’il entre sur son territoire.
Cette décision a été prise après « un certain nombre de consultations » menées par Cyril Ramaphosa ces derniers mois, dont la dernière « la nuit dernière », a précisé Vincent Magwenya. Arrêter Vladimir Poutine serait une « déclaration de guerre » à la Russie et menacerait « la sécurité, la paix et l’ordre de l’État » sud-africain, avait estimé le président d’Afrique du Sud dans des documents publiés mardi 18 juillet, en plein débat national sur le sujet.
L’affaire avait pris un tour judiciaire car le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique, avait demandé à la justice de forcer le gouvernement à s’assurer que Vladimir Poutine serait arrêté et livré à la CPI s’il mettait le pied dans le pays. Dans une interview récente avec un média local, le vice-président sud-africain Paul Mashatile avait indiqué que son gouvernement cherchait à convaincre Vladimir Poutine de ne pas venir au sommet.
Les Brics sont composés de l’Afrique du Sud, qui préside le groupe, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et du Brésil. Ces cinq puissances émergentes se réunissent afin de peser davantage dans les institutions internationales jusqu’ici dominées par les États-Unis et l’Europe. Leur prochain sommet, le quinzième, est prévu du 22 au 24 août dans un centre de convention de Johannesburg.