Le ministre de l’Intégration économique, des petites entreprises, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a annoncé que le télétravail sera encadré par des règles précises dans le Code du travail, dont la révision est prévue pour septembre ou octobre prochains.
Lors de son intervention à un séminaire organisé par l’Université Al Akhawayn en partenariat avec le groupe Le Matin, sur le thème « Emploi et compétitivité à l’ère de l’intelligence artificielle : défis et opportunités pour le Maroc », mercredi 7 mai 2025 à Casablanca, Skouri a insisté sur la nécessité de repenser la relation au travail à la lumière des transformations induites par l’intelligence artificielle.
Le ministre a précisé que le marché du travail subit une transformation profonde et complexe, affirmant que près de 80 % des métiers devront être adaptés. Selon lui, loin de constituer une menace pour l’emploi, l’intelligence artificielle pourrait devenir, au contraire, un levier important pour faciliter le travail.
Il a souligné que le débat ne doit pas opposer l’intelligence artificielle à l’emploi, mais intégrer cette technologie dans une vision stratégique qui tienne compte des spécificités et des potentialités du Maroc. Il a ajouté que si la technologie progresse de manière soutenue, « nous disposerons de beaucoup plus d’opportunités pour gérer les compétences, un domaine où le Maroc peut se positionner intelligemment. »
Par ailleurs, le ministre a appelé à une réforme profonde du système de la formation professionnelle, évoquant la mise en place prochaine d’un observatoire basé sur l’intelligence artificielle pour accompagner les jeunes chercheurs d’emploi, notamment via des formateurs numériques capables de les aider à améliorer leur CV et à comprendre les dynamiques du marché.
Sekkouri a également abordé la création d’une ligne de service destinée aux employeurs, leur offrant une visibilité claire sur les compétences disponibles, ainsi que l’évolution progressive de l’équilibre entre diplôme académique et certificat professionnel.
Il a précisé que l’une des grandes réformes actuelles consiste à simplifier la question des diplômes, en valorisant les certifications reconnues par les acteurs économiques.
Le ministre a insisté sur la nécessité de construire cette dynamique en collaboration avec le secteur privé, en élaborant des formations directement en coopération avec les professionnels. Il a aussi appelé à l’émergence de champions nationaux et d’entreprises innovantes capables de prouver que la création de valeur à l’ère de l’intelligence artificielle peut réellement s’enraciner au Maroc.
Ce séminaire, auquel ont assisté le président de l’Université Al Akhawayn, Amine Ben Said, le vice-président de la CGEM, Mehdi Tazi, ainsi que plusieurs experts, a porté sur les compétences futures, les évolutions des pratiques d’emploi et le rôle des jeunes dans le nouveau modèle économique né de l’intelligence artificielle.