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Sanctions européennes sur les engrais russes : opportunité pour le Maroc sur le marché européen

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L’Union européenne pourrait voir jusqu’à un quart de ses importations d’engrais impacté par les nouvelles mesures douanières imposées à la Russie, entraînant un bouleversement majeur sur le marché. Alors que la demande européenne reste stable, d’autres acteurs majeurs comme le Maroc pourrait tirer parti de cette situation pour renforcer leur présence sur ce segment stratégique.

En mai dernier, les députés européens ont adopté des sanctions visant l’industrie des engrais, ainsi que plusieurs produits agroalimentaires en provenance de Russie et du Bélarus, dans le but de réduire les revenus du Kremlin dans le cadre du conflit en Ukraine. Ces mesures, entrées en vigueur le 1er juillet, ont fait passer les droits de douane sur certains engrais azotés de 6,5 % à près de 100 % sur une période de trois ans, avec une augmentation progressive prévue jusqu’en 2028.

Cette augmentation tarifaire affecte environ 25 % des importations européennes d’engrais azotés, soit un marché estimé à 1,3 milliard d’euros par an. Face à ce changement, le Maroc, principal concurrent de la Russie sur les engrais composés, et l’Égypte, grand fournisseur d’engrais azotés, pourraient se positionner comme des alternatives crédibles pour répondre aux besoins de l’Union européenne.

Le Maroc bénéficie d’un avantage compétitif grâce à ses prix attractifs et à sa maîtrise de la production d’engrais phosphatés, largement reconnus sur la scène internationale. En avril, la tonne d’engrais composée marocaine était vendue à environ 578 euros, tandis que les engrais azotés égyptiens se négociaient autour de 394 euros la tonne. Cette compétitivité, couplée à une production et des exportations qui ont doublé ces dernières années, place le Royaume en bonne posture pour capter une part plus importante du marché européen.

Au-delà de l’Europe, le Maroc a également orienté ses exportations vers plusieurs pays africains, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire du continent. Ces évolutions tarifaires européennes pourraient donc non seulement renforcer la position du Maroc sur le plan commercial mais aussi consolider son rôle de fournisseur stratégique à l’échelle régionale et mondiale.

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