Les centrales syndicales marocaines ont engagé un mouvement inédit concernant le dossier de l’initiative d’autonomie au Sahara, en vue de présenter des mémorandums détaillés conformes aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette dynamique révèle un rôle émergent de « diplomatie syndicale », venant en appui aux démarches politiques menées par l’État et les partis.
Selon des sources syndicales, cette démarche marque un dépassement du cadre social traditionnel. Les six principales centrales représentatives se sont en effet saisies du dossier de manière directe, après des rencontres avec le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, en vue d’élaborer des visions intégrées pour l’actualisation de l’initiative d’autonomie.
Ces sources précisent que l’implication des syndicats ne constitue pas une réponse formelle à une sollicitation gouvernementale, mais s’inscrit dans un effort plus large visant à associer les acteurs sociaux à l’un des dossiers les plus sensibles de la politique étrangère marocaine.
Cette démarche vise à renforcer une base nationale cohérente soutenant l’initiative d’autonomie, où la voix syndicale devient un acteur structurant du paysage national, et non un simple apport symbolique.
Les centrales ont entamé des réunions internes réunissant commissions économiques, sociales et juridiques afin de rédiger des documents complets définissant leur vision de la mise en œuvre de l’autonomie, en particulier dans les domaines du développement, de l’emploi, des droits sociaux et de la répartition des compétences dans les provinces du Sud.
L’Union marocaine du travail (UMT) a déjà réalisé des avancées dans la préparation de son mémorandum, tandis que l’Organisation démocratique du travail (ODT) a finalisé sa version ; les autres centrales — dont la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) — poursuivent la préparation de leurs propositions.
Des sources diplomatiques indiquent que cette dynamique syndicale pourrait s’étendre à leurs réseaux de partenariats internationaux au sein d’organisations européennes, africaines et internationales, constituant ainsi un appui supplémentaire à la diplomatie officielle dans la défense de l’initiative marocaine.
Pour plusieurs observateurs, cette participation confère au dossier une dimension concrète et pragmatique : les syndicats peuvent représenter la voix de la société civile dans les débats internationaux relatifs aux droits humains et au développement, au-delà d’un rôle consultatif classique.
Cette initiative traduit une volonté de l’État d’élargir le cercle des acteurs impliqués dans l’initiative d’autonomie, consolidant son ancrage national et international, particulièrement après la résolution onusienne du 31 octobre ayant renforcé la pertinence de l’autonomie comme solution réaliste et applicable.
Les experts estiment que l’implication syndicale confère au projet une portée sociétale plus large, en reliant l’action politique aux réalités vécues dans les provinces du Sud, tout en redéfinissant les relations entre l’État et les acteurs sociaux dans une logique renouvelée.






