RDC–Maroc : une coopération stratégique pour rapprocher durablement l’Afrique centrale et le Maghreb
Par David BELANDA
La République Démocratique du Congo (RDC) et le Royaume du Maroc s’apprêtent à franchir un cap majeur dans leur coopération.
Au-delà des annonces officielles, plusieurs facteurs attestent de la volonté commune qu’affiche les deux pays en vue de bâtir une relation axée sur des résultats concrets. Un état de fait signe d’une vision partagée : faire de la coopération bilatérale un levier de Co-développement, de croissance inclusive, de création d’emplois et de stabilité régionale et continentale.
Bien que familière aux relations liant le Royaume du Maroc et la République Démocratique du Congo, cette dynamique ascendante s’inscrit dans le cadre d’un processus engagé depuis plusieurs mois, en décembre 2024, un protocole a été signé entre la RDC et l’Agence Nationale Marocaine de Gestion Stratégique des Participations de l’État (ANGSPE), portant sur la gouvernance des entreprises publiques.
En juin 2025, une importante mission économique marocaine s’est rendue à Kinshasa, réunissant investisseurs, opérateurs privés et responsables institutionnels pour affiner les bases de la coopération à venir.
Un engagement déjà éprouvé du Maroc en Afrique
Le partenariat qui s’annonce entre Rabat et Kinshasa s’appuie sur des antécédents solides. Le Maroc a multiplié ces dernières années des initiatives concrètes en faveur du développement des pays africains.
En agriculture, il a partagé son expertise sur la gestion de l’eau, les systèmes d’irrigation modernes, les coopératives rurales et la valorisation des chaînes agricoles auprès de pays comme le Burkina Faso, la Zambie, la Centrafrique ou encore Sao Tomé. À travers l’Office de la Formation Professionnelle et de Promotion du Travail, le Royaume a signé plus de 50 accords de coopération avec 23 pays africains, facilitant la formation de milliers de jeunes aux métiers techniques et professionnels.
Dans le domaine de la santé, le Maroc s’est illustré en 2025 avec la production locale de tests de dépistage du virus mpox (variole du singe), déjà exportés vers le Burundi, le Congo, l’Ouganda, le Nigeria et le Sénégal, via la startup marocaine Moldiag. Ces réalisations, pour n’en citer qu’elles, témoignent d’une coopération Sud–Sud pragmatique, fondée sur le partage d’expertise, l’innovation et la solidarité.
Des attentes claires pour Kinshasa
Pour la RDC, cette dynamique représente une opportunité stratégique.
Il s’agira notamment de bénéficier du savoir-faire marocain dans la gestion publique, la formation professionnelle, les infrastructures éducatives et agricoles, ainsi que dans les réformes économiques.
Il en va de même dans les domaines de l’habitat, de l’entrepreneuriat, de l’énergie et de la numérisation des services publics.
La coopération entre le Royaume du Maroc et la République Démocratique du Congo dépasse le seul aspect diplomatique. Elle porte la promesse d’un rapprochement durable entre l’Afrique centrale et le Maghreb, avec en ligne de mire un développement partagé, ancré dans les réalités du continent. Une coopération qui, espère-t-on, passera rapidement des intentions aux réalisations concrètes.
