Un rapport récent de l’Institut de Gouvernance et d’Économie Appliquée en Espagne a mis en lumière un phénomène inquiétant touchant les produits alimentaires marocains et espagnols.
Selon ce rapport, plusieurs alertes sanitaires émises en 2024 par le Système d’Alerte Rapide pour les Aliments et les Aliments pour Animaux (RASFF) de l’Union européenne se sont avérées injustifiées.
Cette année a également été marquée par une hausse notable des avertissements alimentaires à travers l’Europe, créant des répercussions économiques et commerciales profondes.
Le rapport, relayé par l’édition espagnole du Huffington Post, souligne que ces alertes, bien qu’infondées, ont causé un préjudice considérable à la réputation des produits marocains et de certains produits espagnols.
Ces incidents, basés parfois sur des informations erronées ou amplifiées, ont non seulement déstabilisé les marchés mais ont également porté atteinte à la confiance des consommateurs.
Parmi les exemples les plus frappants figure celui des fraises marocaines, qui ont été faussement liées à une épidémie d’hépatite virale. Cette accusation trompeuse a conduit à une baisse des ventes de ces fraises de 10 à 15 % dans les magasins espagnols.
Ce type de désinformation, selon le rapport, ne se limite pas à des impacts économiques immédiats. Il contribue également à des perturbations plus larges, comme une hausse des prix, une diminution des importations et une baisse de la production. En fin de compte, ce sont les consommateurs qui subissent les conséquences négatives d’un tel système d’alerte mal calibré.
L’étude met en garde contre les effets à long terme de ces pratiques et appelle à une meilleure gestion des alertes alimentaires au niveau européen. Elle souligne l’importance de garantir une évaluation rigoureuse et transparente des produits, afin d’éviter de porter atteinte à des secteurs économiques vulnérables, tels que l’agriculture et l’agroalimentaire, qui jouent un rôle crucial dans les économies marocaine et espagnole.
Cette situation met en lumière un double enjeu : d’une part, renforcer la fiabilité des mécanismes d’alerte pour protéger la santé publique et, d’autre part, éviter de stigmatiser injustement certains produits, au risque de fragiliser des acteurs économiques déjà confrontés à des défis multiples.