Rapport de la Cour des comptes Marocaine : Retards dans la gestion de l’eau et mesures nécessaires face à la pénurie
Le rapport annuel de la Cour des comptes pour 2022-2023 souligne les retards et les contraintes qui entravent la réalisation du Plan national de l’eau, contribuant ainsi à la situation critique de pénurie d’eau actuelle au Maroc. La sévérité de la crise hydrique résulte en grande partie d’années successives de sécheresse, mais le rapport met en lumière la possibilité d’atténuer ces effets par la mise en œuvre efficace de projets clés.
Le taux de réalisation des grands barrages, prévus dans le programme de construction pour la période 2022-2023, n’a atteint que 53%, avec seulement 16 barrages sur les 30 prévus construits. La lenteur des procédures d’expropriation pour libérer les terrains nécessaires à la construction de ces ouvrages et la nécessité de marchés complémentaires en raison de volumes de travaux plus importants que prévu expliquent ces retards. Le rapport souligne également que les barrages construits entre 2010 et 2020 ont augmenté la capacité globale de stockage d’eau à seulement 30% de l’objectif fixé pour 2030.
Quant à la construction de petits barrages, seulement 15% des 500 prévus ont été réalisés, loin des objectifs ambitieux de la Stratégie nationale de l’eau (SNE) 2009-2030. Les projets d’interconnexion des bassins hydrauliques, conçus pour transférer de l’eau du nord au sud, accusent un retard de plus de 10 ans dans la réalisation des études. Ces projets, cruciaux pour remédier aux déficits locaux, sont essentiels à la résilience face à la sécheresse.
Le rendement des réseaux de distribution d’eau potable est également en deçà des attentes, avec une moyenne nationale de 76%, indiquant que 24% de l’eau potable est perdue dans ces réseaux. Ce rendement reste inférieur à l’objectif de 80% fixé dans la SNE pour 2020. Bien que le rendement ait progressé depuis 2006, le rapport souligne que la crédibilité du rendement déclaré n’est pas garantie, car il n’est soumis à aucun contrôle externe.
En somme, le rapport met en exergue la nécessité urgente de remédier à ces retards et contraintes pour garantir une gestion optimale des ressources hydriques et atténuer les conséquences de la sécheresse persistante au Maroc.