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Rapport américain : inquiétudes sur les restrictions à la liberté de la presse au Maroc

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Le rapport annuel du Département d’État des États-Unis sur la situation des droits humains dans le monde exprime son inquiétude et formule de vives critiques quant à l’état de la liberté de la presse et du blogging au Maroc.

Selon ce document, la presse marocaine jouit d’une large marge de liberté lorsqu’elle traite des politiques économiques et sociales, mais demeure fortement contrainte, tant sur le plan juridique que pratique, lorsqu’elle aborde des sujets politiques.

Le rapport relève que le gouvernement impose, selon lui, des mesures strictes limitant les rencontres des journalistes avec les représentants d’ONG et les militants politiques. Ainsi, les journalistes étrangers doivent obtenir l’autorisation préalable du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports avant toute entrevue avec des acteurs politiques, une autorisation qui n’est pas systématiquement accordée.

Par ailleurs, le texte souligne que la législation en vigueur interdit à la presse marocaine de critiquer l’islam, les constantes nationales inscrites dans la Constitution, ou la position officielle relative à la question du Sahara. Les contrevenants s’exposent à des poursuites judiciaires.

Le rapport note également que, malgré l’égalité de statut reconnue par la loi entre presse électronique et presse écrite, les autorités n’assurent pas une protection effective aux journalistes en ligne. Ces derniers sont fréquemment rappelés à l’ordre par le gouvernement et exhortés à se conformer strictement à la loi, ce qui favorise l’autocensure.

Le Département d’État considère que l’essor rapide de médias pro-gouvernementaux financés par l’État a contribué à réduire l’espace d’expression des voix critiques sur Internet. La liberté numérique reste fragile : des internautes sont surveillés, arrêtés ou harcelés pour leurs activités en ligne.

Sous l’administration Trump, il a été constaté que le gouvernement et d’autres acteurs ont soumis certains journalistes à des pressions et intimidations, incluant des campagnes de dénigrement fondées sur des rumeurs visant leur vie privée. Des journalistes ont indiqué que les poursuites judiciaires sélectives constituaient un outil de pression et de dissuasion.

En outre, le rapport estime que l’autocensure et les restrictions gouvernementales sur les sujets sensibles représentent de sérieux obstacles au développement d’un journalisme libre, indépendant et d’investigation.

Les publications, ainsi que les médias audiovisuels, sont soumis à un système d’agrément officiel que le gouvernement peut refuser ou retirer, et il lui est possible de suspendre ou de saisir les publications jugées contraires à l’ordre public ou aux « constantes nationales ». Si la censure directe de la presse locale reste rare, les autorités recourent toutefois à des avertissements formels ou oraux, ainsi qu’à des actions en justice entraînant des amendes élevées, des suspensions de parution et, dans certains cas, des peines d’emprisonnement.

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