Prix des denrées alimentaires : Le CESE demande au gouvernement marocain de réglementer les intermédiaires
Suite à la flambée des prix des produits alimentaires au Maroc ces derniers mois, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle le gouvernement à réglementer les intermédiaires opérant sur le marché des produits alimentaires, car ils sont probablement à l’origine de la hausse des prix des produits alimentaires.
Dans une analyse récente, le CESE note que la hausse des prix des produits alimentaires est en partie due au dysfonctionnement des circuits de commercialisation sur le marché des produits alimentaires et au rôle non réglementé des intermédiaires qui se livrent à des pratiques spéculatives qui font grimper les prix des produits alimentaires.
« Le système de commercialisation des produits agricoles, qui reste marqué par un ensemble de faiblesses et de dysfonctionnements organisationnels et fonctionnels, a été l’un des facteurs qui ont contribué à la hausse des prix des principaux produits alimentaires », indique le rapport du CESE.
Le Conseil a ajouté que la hausse des prix des denrées alimentaires était également le résultat d’une « gestion inadéquate des ressources en eau, qui a été exacerbée par la sécheresse, l’effet persistant de la crise économique induite par le COVID, et les retombées de la guerre en Ukraine ».
Bien que le gouvernement ait pris un certain nombre de mesures pour faire baisser la flambée des prix, le Conseil a souligné que ces mesures n’ont pas encore donné de résultats tangibles.
« Le gouvernement a pris une série de mesures d’urgence, telles que des opérations de contrôle des prix et de lutte contre la spéculation, la régulation des exportations pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur, le soutien aux professionnels du secteur des transports routiers, et la levée des droits de douane et de la TVA sur les importations de viande rouge (bovins) afin de compenser la baisse de l’offre locale », note le rapport.
Cependant, toutes ces politiques n’ont pas réussi jusqu’à présent à absorber la hausse des prix des denrées alimentaires, alors que les coûts de production augmentent pour les agriculteurs.
Pour faire face à la hausse continue des prix des denrées alimentaires, le conseil a recommandé au gouvernement de stimuler la compétitivité des canaux de commercialisation de la production alimentaire en les réglementant et en les ouvrant à de nouvelles entreprises.
Parmi ses recommandations, le Conseil a également appelé le gouvernement à développer davantage de canaux de coopération optimale et transparente entre les différentes parties prenantes. L’objectif serait de promouvoir le commerce local et d’encourager les petits et moyens agriculteurs à adhérer à des coopératives, en s’inspirant des approches adoptées par les industries sucrière et laitière.
Le rapport conseille également au gouvernement d’établir un cadre juridique pour le stockage des produits agricoles, soit pour la consommation, soit pour une culture ultérieure, dans le but de lutter contre les pratiques de thésaurisation qui visent à vendre les produits à un prix plus élevé plus tard.