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Presse : les petites entreprises dénoncent un projet de loi menaçant le pluralisme et l’équité

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L’Union des Petites Entreprises de Presse (UPEP) a exprimé ce samedi 5 juillet 2025, , dans un communiqué ferme, son refus catégorique du projet de loi relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse, dénonçant avec un profond regret l’absence de démarche participative et la marginalisation flagrante de la plus large représentation des petites et moyennes entreprises de presse. Une décision jugée dangereuse, car elle compromet le principe de régulation autonome et menace l’avenir du pluralisme médiatique.

Cette prise de position fait suite à une réunion d’urgence tenue le jour même par le bureau exécutif de l’Union, en réaction à l’approbation par le gouvernement, le jeudi 3 juillet 2025, du projet de loi n° 26.25 relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse, ainsi que du projet de loi n° 27.25, modifiant la loi n° 89.13 sur le statut des journalistes professionnels.

Dans son communiqué, l’Union dénonce un projet taillé sur mesure pour une minorité d’entreprises influentes, selon une logique monopolistique et antidémocratique, visant à écarter les petites entreprises de presse, qui représentent pourtant la colonne vertébrale d’un journalisme national sérieux et indépendant.

L’Union rejette également le principe de la désignation (« mandatement ») imposée aux éditeurs, contrairement au mode électif réservé aux journalistes, y voyant une inégalité manifeste qui va à l’encontre des principes de justice, d’indépendance et de régulation autonome, tels que garantis par l’article 28 de la Constitution marocaine.

Elle appelle ainsi à une représentation équitable des petites entreprises de presse au sein du Conseil national, assurant leur participation effective à la prise de décision, en accord avec leur poids réel dans le paysage médiatique, et refuse que la gouvernance du secteur soit confisquée par les grandes entreprises via des critères financiers injustes.

L’Union considère que le doublement du poids représentatif des entreprises à gros capital constitue une mesure injuste, inconstitutionnelle et discriminatoire à l’encontre de centaines de structures engagées, opérant avec des moyens modestes mais produisant un contenu journalistique professionnel et crédible.

Par conséquent, l’UPEP rejette catégoriquement le projet de loi sur le Conseil national de la presse, qu’elle qualifie de recul grave par rapport aux acquis en matière de liberté d’expression et de pluralisme. Elle dénonce également la logique d’exclusion et de domination, et appelle à un mécanisme équitable de représentation, garantissant la participation effective des petites et moyennes entreprises de presse.

L’Union exhorte les deux chambres du Parlement à assumer pleinement leurs responsabilités et à refuser l’adoption de ces projets de loi rétrogrades.

Elle annonce par ailleurs son intention de recourir à toutes les voies légales, administratives et protestataires légitimes pour empêcher leur adoption, y compris le recours aux institutions nationales et constitutionnelles.

En outre, l’Union lance un appel solennel à l’ensemble des acteurs professionnels, syndicaux et des droits humains à se mobiliser pour défendre la liberté de la presse, la crédibilité de l’information, le pluralisme et la justice professionnelle.

Elle conclut en réaffirmant son attachement indéfectible aux principes de dignité, d’égalité des chances et de responsabilité citoyenne, soulignant que le combat pour une presse libre, indépendante et démocratique est aujourd’hui un combat national au service de la Nation et de ses citoyens.

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